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  • Flash-back N°11: Birmanie

    En 2000, voyage en Birmanie. Longtemps, avec Françoise, nous nous sommes posé la question : y aller ou pas ? Les avis divergeaient à cette époque. Il y avait d’une part des appels au boycott et de l’autre des démocrates birmans qui le contestaient en affirmant que c’était la meilleure façon de les condamner au silence et à l’indifférence internationale.

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    pagaode Shwedagon, 2000, Photo P. Favaro

    Obtenir un visa — pas plus de quinze jours où trois semaines, si mes souvenirs sont exacts — était conditionné par plusieurs critères, notamment celui de visiter le pays dans le cadre d’un circuit organisé. De plus, la junte militaire se livrait à un véritable racket à l’arrivée à l’aéroport obligeant les visiteurs à changer leurs devises contre des coupons « spécial étrangers » qui n’avaient en vérité pas plus de valeur qu’un billet de Monopoly. Pas question d’accepter aucune de ces conditions : je n’ai jamais voyagé en groupe et je me refusais à engraisser cette dictature ubuesque et criminelle. Le voyage semblait compromis. C’était sans compter avec Henri Bouche, un agent de voyage hors pair d'Aix en Provence. Il connaissait quelqu’un à Bangkok qui connaissait quelqu’un à Rangoon… qui nous inventa un groupe organisé… où nous n’étions que Françoise et moi seuls ! La ruse fonctionna à merveille, notre vieux rêve pouvait prendre forme.

    La Birmanie est sans doute le pays où j’ai pu voir les choses les plus belles en termes de paysage, le pays où les gens ont le plus d’élégance, de grâce, de gentillesse. Le lac Inlé, le mont Popa, et bien entendu Pagan et ses nuées de pagodes dont celle du "Bouddha prisonnier" restent gravés dans ma mémoire.

     

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    lac Inle, 2000, Photo P. Favaro

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    Pagan, un bouddha à l'étroit dans une pagode étriquée, la légende dit que la statue fut erigée par un prince prisonnier du roi de Pagan afin de faire comprendre à son gêolier l'étendue de la souffrance de celui qui manque de liberté.

    2000, Photo P. Favaro

    C’est aussi le pays où il nous a été donné de voir le pire en matière de dictature : des hommes et des femmes travaillant à des travaux pharaoniques… mais travaux forcés. Partout on sentait la peur, la suspicion, le flicage, la misère, une extrême misère.

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    sur la route du mont Popa, 2000, Photo P. Favaro

    Pagode Shwedagon, un vieil homme s’assoit discrètement sur le même banc que nous. C’est un prof de math mis au chômage quand toutes les universités ont été fermées par les militaires. Il nous a parlé un long moment sans que nous puissions nous regarder en face parce qu’il craignait ainsi d’éveiller les soupçons chez les indicateurs dont la pagode regorgeait. Parler à un étranger pouvait vous conduire tout droit en prison.

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    Autre souvenir terrible : cette femme désespérée en haillons, les genoux en sang, qui nous tendait son bébé en nous demandant de le prendre, de l’emmener avec nous. Ou encore cette librairie minuscule, la seule vraie librairie de Rangoon. Les rares livres étaient enfermés derrière une vitrine, ils n’étaient pas à vendre, l’impression de bouquins autres que techniques étant interdite, c'étaient les dernières exemplaires que le libraire possédait.

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    C’est de tout cela que nous avons tiré notre album Princesse laque, coédité par Amnesty International. L’histoire d’une jeune femme, modeste fille d’un artisan qui représente sur les laques qu’elle confectionne — celles de Birmanie sont parmi les plus belles au monde — le sort de son peuple soumis à la tyrannie.

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    Les militants égyptiens des droits de l’homme ne s’y sont pas trompés : notre ouvrage a été traduit en arabe dans ce pays.

     

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    A l'époque Aung San Suu Kyi était en résidence surveillée dans sa maison, sans communication libre avec l'extérieur.

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    A la fin de notre album nous l'avions imaginée libre de ses mouvements, flottant avec grâce dans les airs au-dessus d'une Birmanie à la paix et à la démocratie retrouvées.

    Une liberté qu'Aung San Suu Kyi vient à peine de retrouver. Tous nos voeux l'accompagnent pour accomplir sa tâche.

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  • Flash-back N°10: Made in India!

    Comment ne pas continuer cette petite série de retours en arrière sans évoquer ce qui demeure pour Françoise et moi la grande rencontre de notre vie : l’Inde ?

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    fête de Mattu Pongal à Bahodur (Tamil Nadu)

    271820_2738097.jpgC’est à partir de 1990/91 que nous découvrons tous deux ce sous-continent au cours d’une action humanitaire dans les camps de réfugiés tibétains de la vallée de Kullu-Manali dans l’état de l’Himachal Pradesh. C’est de cette forte expérience que naîtra le roman L’Inde de Naïta.

     

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    Manifestation pour la liberté du Tibet dans les rues de Kullu à laquelle nous participons avec nos amis TT Kangsar et D.D. et les enfants du Tibetan Children Village de Manali en 1991.

     

    S des M.gifÀ partir de 1993, ce sera la découverte de l’Inde du Sud qui va rapidement devenir notre terre d’adoption, en particulier grâce à notre merveilleux ami Prashanta Bhat et sa chaleureuse famille. Karnataka, Kerala, Goa, Tamil Nadu et enfin Pondichéry où nous séjournerons une partie de l’année à partir de 1999. Cette année-là, je reçus une bourse du Ministère des Affaire étrangères, la Mission Stendhal, qui nous permit de faire notre premier long séjour en Inde. La ville (la blanche et la noire), son passé tumultueux, mais aussi le néo-colonialisme qui y règne feront l’objet d’un roman : Le sang des mouches.

    De nombreux passages de ce roman sont conçus comme de véritables reportages pris sur le vif et tirés de mes propres observations et de nos expériences personnelles sur le terrain. Le chapitre qui se passe dans un atelier de sculpture traditionnel à Swamimalai a été inspiré par le séjour qu’y a fait Françoise chez M. Rajan où elle a travaillé à la réalisation de bronzes suivant la technique millénaire qui y est encore en usage: la cire perdue.

     

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    L'expérience comme tout apprentissage ne se conçoit pas, en ce qui me concerne, sans l'échange. Nous mettrons donc à profit ce séjour pour commencer à mener nos premiers stages, ateliers et conférences autour de l'album et du roman en Inde.

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    Atelier gravure menée par Françoise sous le pandal d’une école de Pondichéry avec la classe de Romain Appel.

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    Atelier écriture et mise en voix !

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    Petite cérémonie d’adieux avec les enseignants du Lycée français de Pondichéry où nous avons été invités par le conseiller pédagogique de l’époque Maurice Richelot (que j’aurai la chance de rencontrer ensuite au Liban et qui nous a fait cet année même le plaisir d’une visite dans notre refuge montagnard !)

     

     Aujourdhuieninde.jpgAujourd'hui, l'aventure indienne continue pour Françoise et moi, entrecoupée de voyages dans d'autres pays de cette Asie qui nous fascine tant. Notre relation à ce pays est jalonnée de nombreux bouquins qui lui sont consacrés. L'Inde a profondément changé en vingt ans même s'il ne faut pas gratter bien loin pour la retrouver telle qu'elle demeure: exubérante, passionnante, surprenante, souvent révoltante, mais toujours aussi vivante, vivante, couvMahout.jpgavec un coeur énorme, qui bat, qui cogne si fort... qu'on sent tout à coup le sien prendre le même rythme. 

     

     

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    stage de l'esquisse à l'album Alliance française de Bangalore 2011

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    Nos stagiaires parmi lesquels Maiteyi Nag qui va traduire

    l'album Ammi co-signé avec Françoise en bengali (j'en reparlerai bientôt)

     

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    Chennai, anciennement Madras, janvier 2012


  • Flash-back N°9: encore tout frais...

    Ce 9 juillet, l’ami Jean-Yves Loude donnait une de ses causeries sur le voyage dont il a le secret. Tous ceux qui l’ont entendu, et lu naturellement, savent quel talent il a pour nous faire embarquer avec lui et sa compagne Viviane Lièvre vers des destinations lointaines : Pakistan, Cap-Vert, Sao-Tomé, Guinée ou encore Brésil.

    Mais ce 9 juillet dernier au Centre Culturel de Beaujeu, c’est vers une contrée toute différente qu’il a mis le cap : celle de l’album illustré par Françoise Malaval : Le camion frontière.

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    Le sujet: Au début, il y a deux peuples : les Uns et les Autres qui ne pensent qu’à se battre. Alors, ils décident de construire un mur pour se séparer, très vite, si vite qu’ils ne prennent même pas le temps d’enlever un vieux camion, abandonné là par son chauffeur.Le vieux camion est pris dans le béton ; on ne voit plus que ses flancs, « l’un tourné vers les territoires du Nord, l’autre vers la zone du Sud ».« Des deux côtés, on distingue ses portières qui pourraient encore s’ouvrir, mais personne n’ose s’approcher de lui ».

    Et pourtant…

    L’idée de ce texte sur la rencontre des "autres" et la tolérance est venue à Jean-Yves chez nous, dans nos chères montagnes des Alpes du Sud où lui et Viviane viennent parfois porter leur pas, et nous faire visite pour notre plus grand plaisir. Nous l’avons vu surgir un matin, à l'heure du petit-déjeuner, un sourire lumineux aux lèvres : il tenait une bonne idée ! Il la tenait comme on tient une belle pierre étincelante qu'on a trouvée sur le chemin, et il l’a offerte à Françoise pour une mise en image. Les plus belles aventures de création commencent souvent aussi simplement que cela.

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    Pour l’occasion Jean-Yves était entouré par une exposition présentant les originaux de Françoise pour cet album.

     

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    l'expo Camion frontière de Françoise Malaval et  bien d'autres sont disponibles en cliquant ici

  • Flash-back N°8: Retour aux sources

     

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    C'est à l'initiative de deux professeurs d'une école enseignant le français aux étrangers à Aix en Provence que j'ai eu l'occasion de retourner sur les traces d'un de mes romans en compagnie d'un groupe de femmes venu de Suède. Anne Dupin avait eu en effet l'idée de les faire travailler sur On ne meurt pas on est tué. C'est ainsi que je me suis retrouvé à faire le guide sur les lieux mêmes de mon enfance qui servent de décor à ce court roman sur l'enfance et le deuil. Une visite lecture qui a commencé devant l'entrée de cet immeuble (ci-dessous, à l'extrémitié gauche)  toujours aussi gris et triste que j'ai quitté à l'âge de dix ans.

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    Curieux de voir que plus de 40 ans plus tard, le quartier du Lycée avait somme toute assez peu changé et que certains de mes souvenirs y avaient toujours une présence sinon intacte du moins présente et perceptible.

    Numéro sept, septième étage. Pa, Man, mon petit frère Gino et moi, on vit en ville depuis peu. Sur le même palier, derrière une porte voisine, les parents de ma mère : le Cecco et la Tosca. La Tosca et moi, on ne s’aime pas. Question de tempérament : je manque d’obéissance, je ne sais ni plier ni faire le gros dos. Pour m’apprendre à vivre, ma grand-mère s’emploie avec une ardeur bornée à m’attendrir la couenne, à m’assouplir le cuir. Lorsqu’il découpe un morceau de viande trop nerveuse, le boucher de notre rue a une méthode bien à lui pour rendre chaque tranche plus fondante : il frappe dessus avec le plat de son hachoir. La Tosca, elle, c’est la laisse du chien qu’elle utilise. Une laisse verte et vernie, épaisse, un demi-centimètre sur la nervure centrale, avec une double piqûre de fil blanc qui court sur chaque côté. Du fait main.


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    La cave où l'un de mes grands-pères achetait ses caisses de vin (il était hélas très bon client) a fermé mais son enseigne demeure, tout comme la façade de l'ébénisterie devant laquelle s'empilaient des planches de bois exotiques répandant leur senteurs venues d'ailleurs.

    Je scrute le large. Au-delà des toits du Vieux Nice, le petit carré de mer jette ses feux dans le lointain. Ses reflets me font vite cligner des yeux. Je tire de ma poche un disque de verre noir. Pa nous en a rapporté quelques-uns en prévision de l’éclipse. C’est un ami soudeur qui les lui a donnés, ce type en met sur ses lunettes pour se protéger quand il travaille. Avec ces verres-là, on a le droit de regarder le soleil en face.

    Ça tombe bien, j’ai soif d’aventures. Cap au Sud, toutes voiles dehors !

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    Le vieux Nice voisin, lui s'est largement folklorisé, même la socca traditionnelle que nous achetions roulée dans du papier gris est devenue une attraction pour touristes.

     

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    Toutes les heures, son mari lui apporte, d’une rue voisine du Vieux Nice où se trouve son fournil, une de ces grandes plaques de fer blanc sur laquelle a cuit l’énorme crêpe de farine de pois chiches. Elle l’empoigne avec des chiffons roussis et la pose au-dessus d’un brasero — un bidon avec du charbon de bois, le même que ceux des marchands de marrons chauds. C’est l’été, il fait une température infernale à côté de ce chaudron. J’achète pour quelques francs de socca. La vendeuse en découpe une portion avec une spatule de bois, elle la dépose sur du papier gris, plusieurs épaisseurs, et elle la saupoudre avec du poivre au moyen d’une boîte en fer blanc cabossée et percée sur le dessus. Si quelqu’un fait mine de refuser cet assaisonnement vigoureux, elle lui dit en riant, bien haut, et sa voix porte tant que tout le marché en profite:

    — Ça se mange comme ça, c’est bon pour l’amour. Tu en as besoin !


    Cependant, j'ai retrouvé la même émotion en passant devant une vitrine qui me faisait rêver à chaque fois que j'y collais mon nez dessus sur le chemin de l'école: celle d'une papeterie exposant des stylos plumes. Une fascination pour moi à l'époque. Prédestination?

     

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    Je n’ai pas envie de retourner à la maison, je continue à descendre la rue, à faire escale de vitrine en vitrine. Au numéro 8, les Caves du Lycée: vins de Bellet, Villars, Bandol, Cassis, Palette, c’est là que le Cecco fait remplir ses bouteilles comme à une station-service avec du rouge ordinaire ; plus loin, le magasin Ruggieri, farces et attrapes : bonbons au poivre, verre baveur et coussin péteur. Je change de trottoir juste avant la devanture du magasin de matériel médical, on y voit des prothèses obscènes en caoutchouc rose: mains, pieds, oreilles. De quoi me soulever le cœur si j’y jette un seul regard. Je pousse jusqu’à l’angle de la rue pour m’attarder au pied des deux stylos géants en relief qui encadrent la porte d’entrée de la papeterie Ullman.

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    Et puis au bout de la jetée, la mer... et tu te dis qu'il est des ailleurs qui t'appellent.... Et tu tournes le dos aux blessures du passé. Et c'est tant mieux.

     

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    Copyright crédit toutes photos F.Malaval

  • Flash-back N°7: Loubnan... Liban

    Il est des  brefs voyages qui vous marquent durablement. Celui effectué au Liban en 2004 à l'occasion du 13éme salon francophone du livre a été de ceux-là. Une semaine passée entre Beyrouth et Baalbek l'ancienne Héliopolis.  Invitation due à Philippe Garnier de la Mission pour le français.

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     Je me souviens de l'acceuil chaleureux reçu là-bas, ici la libraire responsable de mon stand.

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    Je me souviens des élèves de cette classe (de toutes religions) et tout particulièrment de l'un d'eux qui après avoir évoqué la si longue guerre civile  du Liban m'a dit: " Vous savez de quoi nous avons besoin dans ce pays? De 1000 Gandhi !

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     Je me souviens également de cette rencontre dans la merveilleuse vallée de l'Oronte, et d'une bourgade d'une extrême pauvreté, de son école délabrée, et au milieu de tout cela... une graine pour l'avenir: une bibliothèque pour la jeunesse pleines de livres.

     

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    Je me rappelle avoir créé un mini incident diplomatique pour être resté à Baalbek afin de visiter le temple du Soleil et celui de Bacchus au lieu de me rendre à Beyrouth pour honorer une invitation (collective) à la table de l'ambassadeur.

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    Je rêvais de voir des cèdres du Liban... en situation. Grâce à Blandine Yazbeck (conseillère pédagogique à 'l'Institut Français) ce fut chose faite. Il en subsiste très peu. J'ai appris que parmi les victimes d'une guerre se trouvent aussi les arbres... ceux qu'on abat quand il n'y a plus d'éléctricité disponible, plus de source d'énergie, et pas d'autre moyen pour se chauffer et faire cuire sa pitance quotidienne.

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    Je n'ai également pas oublié qu'au milieu des déserts dus à la folie des hommes, il peut y avoir des oasis de paix, d'intelligence, et d'espoir comme celle qu'a monté de ses propres mains le frère de Blandine dans la banlieue de Beyrouth pour initier et sensibiliser les enfants à l'écologie. L'association s'appelle TerreLiban (ici)

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    J'ai gardé tout autant en mémoire ces "maisons mortes" qu'on voyait encore partout et qui portaient les stigmates de la lutte fratricide qui a si durablement marqué ce pays. Ces maisons mortes je les ai portées en moi longtemps sans trop savoir quel sens leur donner....

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    Copyright crédit toutes photos. P.Favaro et F.Malaval

    Et puis un jour est venu un texte, celui de l'album Ammi que Françoise Malaval a illustré. Comme le disait Robert-Louis Stevenson: écrire c'est organiser le chaos. J'ajouterai pour ma part: et donner du sens à ce qui n'en a pas.

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    Pour le voir le making off en images et en mots de cet album c'est ici.

    Pour le commander c'est ici (bon de commande).

  • Flash-back N°6: Ouvert la nuit

    J'avais l'impression d'avoir pris place à bord d'un navire navigant dans le nuit, là haut, dans un des derniers étages du bâtiment situé en bord de Seine où oeuvrait l'équipage d'Ouvert la nuit. A la barre, Alexandre Héraud et Tania de Montaigne. Ambiance chaleureuse, oui vraiment "gioiosa ". Je me suis senti tout de suite à l'aise, et puis miracle, voilà nos deux compères qui se mettent à lire l'un après l'autre, là en direct surl'antenne de F.I. , des passages de deux de mes bouquins... Mahout et Tina, Simon, Rachid et la politique. Un pur bonheur, je le confesse un peu "égotiquement", parce que si j'écris pour être lu, je n'en apprécie pas moins d'être "entendu".

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    Ensuite, c'est Gwenaëlle Abolivier qui intervient pour mettre le cap sur les archives sonores. Gwenaëlle que je connais un peu et apprécie beaucoup, auteur et reporter au long cours pour des émissions comme Partir avec..., Heureux qui comme Ulysse ou encore Correspondances.

     

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    Elle nous fait entendre à ma demande la voix du grand Jack Kerouac qui s'exprime en français. Et là, ça dérape un instant quand j'entends, tout comme Alexandre et Tania, l'auteur des Vagabonds célestes utiliser à propos des musiciens de jazz qu'il admire tant le mot "nèg'ues"... Un mot qui nous surprend, nous choque... parce qu'on oublie qu'à l'époque le Jack l'utilisait comme on le fait banalement aujourd'hui en disant de quelqu'un qu'il est "black"... et dans la légère confusion radiophonique qui s'en suit on a cessé d'écouter Jack qui continue à dire dans le document sonore diffusé...

    "les nègu'es, c'est les plus grands hommes d'Amérique."

     

    Mon entretien est dans la deuxième partie de l'émission (durant une heure environ) mais que rien ne vous empêche d'écouter la première!

  • Flash-back N°5 Saint-Paul Trois Châteaux

    En 2005, le Salon du Livre jeunesse de Saint-Paul Trois Châteaux, après avoir attribué le prix Sésame 2004 à mon roman On ne meut pas on est  tué,  me faisait le plaisir et l'honneur de m'inviter en 2005 à la toute première résidence d'auteur que cette manifestation organisait. Voici ce qui était annoncé pour l'occasion.

     

    De la résidence d’auteur | Saint-Paul-Trois-Châteaux

    Partons du principe qu’une résidence d’auteur, c’est une invitation. Une invitation pour un auteur à s’exiler. À s’exiler pour écrire.

    Les mots seraient trop forts ? Peut-être. Pourtant, il s’agit bien de partir deux ou trois mois dans une ville que l’on ne connaît pas, muni de quelques bagages et de son désir d’écrire, encore et encore. Rompre avec ses habitudes, s’approprier un lieu sans pour autant s’y installer complètement, telles sont les contraintes qui viennent colorer l’acte d’écriture, parfumer les textes naissants... Cette aventure, rendue possible grâce au Centre national du livre et à la Direction Régionale des Affaires culturelles, permet chaque année de provoquer des rencontres exceptionnelles entre un écrivain et ses lecteurs. La Fête du livre de jeunesse s’est donc lancée dans l’aventure en 2005, histoire de jouer les prolongations après la manifestation, et d’inventer d’autres actions à l’échelle de la ville…

    Pour notre première résidence, nous avons donné carte blanche à Patrice Favaro, à son humeur voyageuse et à sa plume vagabonde. Avec un atelier sur le carnet de voyage, une randonnée d’écriture autour de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Marcher ses mots) et un dîner lecture (le Cabaret des voyageurs), Patrice Favaro a embarqué son monde vers quelques contrées connues de lui seul, nouvelles sociétés de fiction et autres îles langagières secrètes.

     

    Cette résidence a donné lieu à une formation destinée aux bibliothécaires et enseignants. Un témoignage ici d'une des bibliothécaires présentes (Médiathèque de la Monnaie à Romans):

    Formation à Saint-Paul Trois Châteaux « Espaces réels / Espaces imaginaires »
    En 2005, la Fête du livre de jeunesse de St Paul Trois Châteaux initie sa première résidence d’auteur. Patrice FAVARO en est l’invité.
    Le « voyage » demeure le fil rouge de cette résidence ; conférence, balade à écrire, dîner littéraire mais aussi une formation de six jours jalonnent ce séjour. J’ai suivi la formation proposée. Six journées extrêmement riches à voyager entre « mondes
    réels et mondes imaginaires. » Patrice nous a retracé l’historique des Carnets de Voyages depuis les premiers pas des tous premiers explorateurs. On a voyagé avec Christophe Colomb jusqu’au Paradis Terrestre, on a suivi le chemin du Pélerin, on s’est battu avec Don Quichotte contre les moulins à vent, découvert des Terrae
    Incognitae, nous avons vécu l’Enfer et fréquenté des cannibales, on est même parti dans l’espace… quel voyage !
    On a ensuite confectionné notre propre carnet de voyage imaginaire ou non selon les
    participants, avec l’aide de Françoise Malaval. Les deux dernières journées ont été consacrées à l’élaboration d’un projet. Nous l’avons mis en oeuvre à la rentrée 2005. Une classe de CM2 de l’école primaire St Exupéry , encadrée par François Didier leur professeur des écoles, est venue à la médiathèque tous les quinze jours et ce tout au long de l’année scolaire. Il nous fallait un instituteur très motivé, nous l’avions trouvé. Notre but était que chaque participant reparte en fin d’année avec un carnet de voyage imaginaire et de bons souvenirs plein la tête ! ! !

    Résidence qui a été également le début d'un travail aboutissant quelques années plus tard à l'écriture de mon essai sur la littérature de voyage destinée à la jeunesse.

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    Mon séjour à St Paul s'était conclu par plusieurs temps forts, un "repas lecture de voyageurs" et une balade lecture écriture que j'avais appelé "Marcher ses mots". Sous les conseils de Denis Bruyant, l'endroit choisi (plein de ressources et propre à la rêverie) se trouvait près de St Paul, une colline appelée Le Chameau. J'avais donc convié les participants à me suivre pour faire un "tour de chameau".

     

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    lecture par Carole Pujas pour se mettre en jambes

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    écriture buissonnière

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    écrire... c'est parfois un long chemin de croix

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    lecture d'un texte sur le langage des arbres, ici en situation et sous l'oeil avisé de Denis Buyant

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    des rencontres intrigantes... et combien romanesques

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    les mots, des traces

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    Et au hasard d'un chemin ce trivial rappel à la réalité: tout le monde n'a pas eu dans sa vie la chance de suivre une balade d'écriture!


  • Flash-back N°4 Etonnants Voyageurs

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    1999, l'année même qui a suivi la parution de mon premier roman sur le voyage, L'Etoile de l'Himalaya, chez Thierry Magnier en 1998, j’ai eu la chance d’être invité à une manifestation mythique dans mon  panthéon personnel : Les Étonnants Voyageurs menés sous la houlette infatigable de Michel Le Bris. 

    9782844200020.gifL'Etoile de l'Himalaya, édition de 1998


     

     

     

     

     

     

     

    9782844203304.jpgLe même titre réédité toujours chez Thiery Magnier en 2004 avec une couverture d'Antoine Guillopé.


     

     

     

     

     

    Depuis, je suis retourné à Saint-Malo pour d'autres invitations ( 2006, 2010, 2011) toujours avec le même plaisir renouvelé.

     

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    Je garde en mémoire les très belles rencontres qu’e j'ai pu y faire, ces grands auteurs comme Théodore Monod, Tarun Tejpal, Frankétienne ou Jim Harisson que ce festival vous donne l'occasion de croiser et d'approcher. Les amis aussi qu'on y retrouve comme Jean-Yves Loude, Viviane Lièvre, François Place. Ou encore d'autres écrivains et poètes qu'on découvre comme David Fauquemberg ou encore James Noël et Alain Mabanckou avec lesquels j'ai eu l'occasion d'échanger en public dans un débat animé par Anne Chevrel que l'on peut écouter ci-dessous.

    Enfants au coeur du chaos (archive sonore 2010 à écouter ici)

    port-EV.jpgPortrait de G. Le Ny

  • Flash-back N°3

    Mahout-jpeg-web.jpg Pour Mahout, mon roman sur les éléphants et leurs mahouts dans l'Inde d'aujourd'hui, publié en 2010 aux (excellentes!) éditions Thierry Magnier, tout a commencé ainsi par un petit matin d'hiver :

    Ma première réelle rencontre avec cet animal si impressionnant remonte à 1990. Une vision soudaine dans le petit matin de New Delhi : deux éléphants allant leur pas, ample et souple, le long d’une des larges avenues du quartier Chanakyapuri. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine... deux éléphants, des vrais, deux géants, passant si près de moi que je pouvais les toucher. Incroyables et prodigieuses créatures qui semblaient surgir tout droit des pages de Rudyard Kipling.

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    Ici, photo prise au Kerala, lors d'un séjour consacré à l'étude des arts traditionnels dans cet état du sud de la péninsule indienne.

     

    Mahout est un roman de voyage... qui m'a fait également beaucoup voyager! Ci-dessous au festival Étonnants voyageurs lors de l'émission de France Inter La librairie francophone d'Emmanuel Khérad, en compagnie de Michel Le Bris et de Frankétienne, écrivain haïtien mythique et d'Emmelie Prophète.

     

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    De multiples rencontres aussi avec de jeunes lecteurs, dont certaines m'ont réservé un formidable accueil comme ci-dessus au Lycée professionnel de Marquenterre dans la baie de Somme. Tout comme dans les collèges de nombreuses villes et départements comme ceux du Doubs grâce aux multiples invitations de l'association Croqu'livre.

     

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    Mahout, c'est également la sélection à une quinzaine de prix littéraires et de nombreux articles dans la presse et une belle vie de livre qui continue dans toutes les (bonnes) librairies.

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  • Flash-back N°2 Montaigne tire sa révérence...

    La librairie Montaigne, institution nouméenne, a fermé ses portes lundi, après cinquante-quatre ans d’activité. L’enseigne a connu une baisse régulière de son chiffre d’affaires à cause, dit-elle, de la concurrence d’Internet et du manque de dynamisme du centre-ville.

    l'article sur les NC:

    Une page se tourne

    Une librairie de plus qui ferme... celle-là en Nouvelle Calédonie, j'y avais été accueilli en 2003 durant ma résidence d'auteur au Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou. Une nouvelle qui ('attriste. Je garde de mon passage là-bas un souvenir très net et chaleureux. Quand il n'y aura plus une seule librairie dans nos villes... alors qu'aurons-nous perdu? Un peu (beaucoup!) de notre âme, de notre intelligence, notre liberté de penser, de notre humanité.

    Atelier écriture au CCJMT avec le poète Denis Pourawa, Marie-Adèle Jorédié de l'Association Bébés Lecteurs, Laurence Lagabrielle artiste peintre, et bien d'autres... d'inoubliables souvenirs.

     Une résidence écriture (pour moi) et illustration (pour Françosie Malaval) dont Juliette Maes de Lire en Calédonie a été la chaleureuse, efficace et infatigable organisatrice.

     

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    Stagiaires à la Bibliothèque Bernheim de Nouméa, un atelier sur le carnet de voyage que j'animais avec Françoise Malaval.

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    Ici avec Gilbert Tein, conteur, dans la région de Hienghène. Ci-dessous avec Grazielle Obry, à l'époque chargée de la mission lecture pour la Province Nord.

     

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    avec Françoise et Laurence Vialard des éditions Grains de Sable

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    Autre très grand moment, celui où nous avons été reçus en tribu à Canala. ici chez Marie-Adèle dans la case aux livres pour les bébés lecteurs.

    Et ce n'est pas tous les jours qu'on vous demande d'inaugurer une bibliothèque. ici, encore à Canala.

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