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mots-nomades de Patrice Favaro - Page 31

  • La vérité crue... est toujours saignante

    Entrée du personnel documentaire à voir de Manuela Frésil. Ce qu'en dit Olivier Séguret (extrait)

    Au fil du film, on comprend aussi que ces métiers de l’abattage rendent littéralement malades leurs employés et que, très fréquemment, ils souffrent de maux situés «là où on coupe les bêtes», preuve supplémentaire, s’il en fallait, du dérèglement contre-nature au prix duquel une telle industrie peut exister. «La nuit, je rêvais de la chaîne, rapporte un témoin, mais c’est plus les cochons qu’étaient pendus, c’était les êtres humains. C’est la viande qui fait ça.»

     

    De la viande 100% pure peur (article en entier sur Libé ci-contre)

    C'est quelque chose de voisin que je décris dans mon roman La vérité crue (éditions Thierry Magnier, 2012):

    extrait:

     

    — Ouais, c’est ça, pour rouler ma bosse à travers le pays. J’fais des petits boulots, ceux dont personne ne veut. Les plus moches. Comme pour l’élevage de visons. Avec la vie que j’ai eue, j’ai appris à encaisser, mon seuil à moi, il faut aller loin pour le trouver, très loin. Pendant quelques semaines, j’ai travaillé dans un abattoir. C’est vrai ce que t’as dit tout à l’heure : si les gens savaient ce qui s’y passe… des bêtes mal assommées, encore conscientes, suspendues à des crochets et qu’on… Mais celui-là d’abattoir, c’était pas le pire, les choses se faisaient aussi bien que possible. Chaque homme, parce qu’il y a que des hommes qui travaillent là-dedans, connaissait son boulot et il le maîtrisait. On tue, on ouvre, on vide, on tranche, et tout ça avec des gestes précis et sûrs. Moi, j’faisais un remplacement, j’étais au nettoyage des sols et du matériel, faut des jets puissants pour ça : des lances à incendie. Un abattoir ultramoderne, un truc performant. Voilà qu’à la fin d’une journée, il reste plus qu’une bête à tuer pour terminer le boulot. C’est le tour d’un petit cheval.

     

    Angélina a un haut-le-cœur.

     

    — Du cheval ?

     

    — Oui, pour fournir les boucheries qui font ce genre de viande. Le seuil, tu vois ce que j’te disais ? Pour toi c’est le cheval ; pour les autres le chien, le chat ; dans d’autre pays, le porc, la vache. Chacun le sien. Donc, on est à la fin de la journée et le type chargé de l’abattre s’aperçoit que le petit cheval pleure. J’te jure, j’mens pas. Ça se passait à Chambéry, on doit s’en souvenir encore là-bas. Le gars appelle tous ceux qui sont dans les parages, moi avec : c’est la première fois qu’une chose pareille arrive. Le petit cheval a compris ; toutes les bêtes comprennent : l’odeur du sang, la vue, l’ouïe, l’instinct. Mais le petit cheval ne renâcle pas comme font les autres, il songe même pas à fuir ou à hennir. Non, il pleure, simplement il pleure. Deux grands yeux mouillés. Le gars qui devait l’abattre, il a pas pu. Personne d’autre non plus. Pas ce jour-là en tout cas.

    C'est ce qui m'a valu l'infamie qualificative de "B.Bardot" de la part de quelques crétins prétendument spécialistes de livres jeunesse mais surtout ayatollahs du discours bien pensant carnivore. Or le passage de ce texte est entièrement basé sur les déclarations d'un ancien directeur de l'abattoir de Chambéry. Témoignage public puisque c'était à la radio, sur France Inter précisément il y a quelques années.

    Un belle critique sur Croq'Livre en cliquant sur la couverture ci-dessous.

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  • Ceci n'est pas un livre!

    Je vous recommande la lecture du blog du chercheur Lorenzo Soccavo et en particulier l'article ci-desous en lien. Il résume parfaitement une pensée que je fais mienne concernant le "livre" numérique... un subtil stratagème marketing pour nous faire prendre pour livre ce qui n'en est pas!

     

    LES DROITS DES LECTEURS

    extrait:


    Non seulement l’offre précède la demande, mais une liseuse ou une tablette ne sont pas uniquement des moyens de lire. Ces dispositifs de lecture ne sont pas des livres qui se suffiraient à eux-mêmes. Ils ne sont en vérité que les parties d’un système organisant et donc contrôlant nos lectures.

    La plus grande vigilance m’apparaît donc nécessaire et les réactions à chaud à ma conférence de Chenôve m’ont renforcé dans cette intuition que j’avais.
    Nous devons je pense nous interroger sur la technophilie ambiante qui gagne l’écosystème de la lecture et n’est peut-être, en partie tout au moins, qu'un effet du formatage imposé par les stratégies marketing de majors américaines qui prônent tout en l’organisant un contexte d’hyperconnectivité dans une économie de l’attention et du temps de cerveau disponible, en démultipliant l’offre et la création sans cesse renouvelée de besoins factices et addictifs.
  • Tina, Simon, Rachid sur Serialblogueuses

    Sur le blog ado de la Médiathèque de Limoges, une équipe de bibliothécaires et de lectrices s'exprime sur le bouquin co-écrit avec Philippe Godard.

    tina.JPG

    cliquer sur l'image pour lire l'article et mon commentaire

  • ReLire, les dessous de l'histoire... l'histoire des dessous!

    Ci-dessous le lien vers un excellent enquête "historique" pour comprendre ce qui se cache derrière ReLIRE. Merci, Nicolas, pour ce travail minutieux qui nous éclaire. Si beaucoup d'auteurs ne se sentent pas concernés par les dispositifs mis en place pour le numérique... d'autres s'en chargent pour eux, enfin quand je dis pour eux... c'est plutôt SUR eux!

     

     

     

    Genèse de ReLIRE : Bruno Racine veut numériser les oeuvres épuisées

    ou quand la Bibliothèque nationale de France et le Syndicat national des éditeurs s'entendent comme larrons en foire... puisque de l'autre côté ça ne bronche pas...

    Citation:

    Il faut donc s'atteler à une montée en puissance de ce dispositif, qui n'a suscité aucune réserve de principe de la part des trois partenaires actifs dans la première phase, ni des auteurs ou des libraires.

  • La fille du loup fait encore parler d'elle... quel succès!

    Cette fois c'est sur Lectures en vrac

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    Oh oui !! Trop trop bon ce roman enfant de la collection "Petite Poche", chez Thierry Magnier ! On l'aime cette collection, et régulièrement, on tombe sur des petites perles comme celle là ! Bref, un coup de coeur !
     
    La fille du loup va user de toute sa ruse pour essayer de rentrer chez les brebis, et les dévorer (ce n'est pas sans nous rappeler le conte de la chèvre et les chevreaux), mais ces dernières ne sont pas si idiotes que ça... ! Texte court, je ne vais pas en dévoiler plus, mais bon, vous avez saisi le sens :)
    Bonne lecture ! Dès 8 ans.


  • Sur mon établi… mon écritoire

    En dehors de mes indignations et insurrections, mais aussi exercices d’admiration et autres invitations au beau et au juste dont ce blog se fait souvent le témoin, que se passe-t-il sur le plateau de mon bureau, mon établi des mots, mon écritoire à copeaux de lettres ? Oui, quoi de neuf ? Tout d’abord, l’achèvement du Voyage au-delà du par-delà, le texte élaboré durant ma résidence à L’Isle-sur-le-Doubs. Après une dernière relecture d’Yves Bourdais de la Médiathèque départementale du Doubs (il a un œil des plus experts en matière de littérature et de poésie contemporaines), le texte est à présent entre les mains des éditions AEncrages et Cie, à Beaume-les-Dames, pour une prochaine composition à la linotype (caractères en plomb).

     

    Linotype-Supersede-Typesetting9aug1890a.jpg

    Il fera l’objet d’une coédition avec la Médiathèque départementale et sera illustré par 7 gravures de Françoise Malaval.

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    Le Voyage au-delà du par-delà est un texte pour adultes, de nature poétique, une re-visitation d’un manuscrit du XIVéme siècle : Le livre des merveilles du monde, de Jehan de Mandeville.

    Par ailleurs, après un long feuilleton de plus d’un an, le projet avec les éditions Belin se concrétise enfin et devrait être signé sous peu. Il s’agit d’un roman jeunesse, Ombres et Petite-Lumière, dans la belle mais trop méconnue collection Terres insolites animée par Françoise Beiger. Là aussi, Françoise Malaval signera les illustrations et la couverture (en cours d’étude ci-dessous, c’est un scoop !).

     

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    Je retrouverai dans cette collection mon ami Jean-Yves Loude, qui m’y parraine, et Guth Joly entre autres écrivains que j’aime. La collection a mué depuis peu : nouvelle maquette et arrivée de nouveaux auteurs, je vous invite très fortement à la découvrir. C’est actuellement la seule à proposer exclusivement des romans jeunesse consacrés à des cultures très éloignées de la nôtre, des romans écrits par des spécialistes qui connaissent bien leur sujet… Non, vous n’y trouverez pas de ces textes écrits par des auteurs qui se contentent de passer quinze jours en touristes dans un pays et qui au retour, tout bardés de leur arrogance entachée de néocolonialisme (plus ou moins inconscient), nous pondent un roman « définitif » sur le pays en question. J’en connais une jolie brochette concernant l’Inde, une véritable épidémie ! Non, je ne donnerai pas de noms !

     

    Enfin côté ateliers des mots qui se croisent, le travail d’écriture mené avec deux classes de collégiens de la ville d’Aubagne touche à sa fin. Dernière ligne droite avant les relectures finales de deux épopées (la première est inspirée du Mantic Uttaïr - Le Langage des oiseaux) illustrées en janvier par les élèves sous la direction de Françoise.

     

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    Le livret sortira en juin, comme toutes les années précédentes, cela donnera lieu à une manifestation avec lecture publique et exposition. Merci à Véronique Paris d’Aubagne Ville lecture de nous donner ainsi l’occasion de partager avec des plus jeunes des moments très forts autour de notre passion pour l’écriture et l’illustration.

     

    Enfin, un travail en cours. Un projet éditorial auquel j’ai été invité et qui se définit ainsi : « des arguments pour résister à l’intégrisme financier, la possibilité de rêver un monde, des histoires de luttes et de progrès humains, des textes émancipateurs et jubilatoires, des grains de sable et des pavés, et, comme le résumait une banderole Place de la Bastille, « Un monde de partage et non un partage du monde ». Joli programme, non ? Mais je n’en dirai pas plus… Du moins pour cette fois !

    Et pour finir, comme signerait un groupe que j’aime beaucoup : « Amours et révoltes ! »

     

  • La trame... derrière la toile.

    Pour tous ceux qui n'auraient pas encore eu vent de ce qui se trame (la fin d'une certaine conception des droits d'auteur) derrière le dispositif de numérisation sans consentement des auteurs par ReLire-Bibliothèque nationale de France, quelques liens utiles. Réagissons avant qu'il ne soit trop tard...

     

    Sur l'excellent blog S.I.Lex tout d'abord et en particulier ce premier article qui donne un point de vue détaillée sur ce qui consiste pour le Ministère de la culture et le Syndicat des éditeurs à tout simplement faire voler en éclats le droit moral des auteurs afin de contrer Google (et préserver les intérêts financiers de quelques grands groupes éditoriaux).

    Petit guide de survie à l’usage des auteurs d’oeuvres indisponibles [Mis à jour]


    Le choix de la BnF : sacrifier le domaine public pour numériser les indisponibles


    De la loi sur les indisponibles au registre ReLIRE : la blessure, l’insulte et la réaction en marche

     

    On pourra se pencher sur la toute aussi excellente revue Web ActuaLitté menée par Nicolas Gary

     

    ReLIRE : ce processus ne peut maintenant conduire qu'à une catastrophe


    Après les auteurs, les éditeurs découvrent le hold-up ReLIRE


    ReLIRE : piller les auteurs et éditeurs de France ne suffisait pas

     

    Si après ça auteurs, éditeurs indépendants, libraires et lecteurs  ne se mobilisent pas... alors ce sera vraiment à désespérer!