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Mes bouquins: parutions, sélections, revue de pres

  • Un livre qui fait du bien... me dit-on!

    Les premiers commentaires sont en effet unanimes: un livre qui fait du bien, qui donne de l'énergie, qui encourage...

    Cela répond en tous points à l'objectif que nous entendions donner, Philippe Godard et moi-même, à cet ouvrage!

    Et si nous mettions à  présent toute notre à énergie à  « radicaliser » l’intelligence, l’inventivité, le talent, la générosité, la beauté, l’esprit de partage ? Avec mon ami Philippe Godard, nous avons choisi de présenter cinquante portraits d’hommes et de femmes qui ont poussé jusqu’au bout leur volonté de rendre le monde meilleur, plus beau ou plus juste. Cinquante femmes et hommes qui se sont colletés au réel pour changer leur temps, leur société, leur art. Tous ont en commun d’avoir eu à surmonter de nombreux obstacles, des circonstances défavorables, voire des tragédies personnelles ou collectives, sans jamais pour autant renoncer à  leur engagement. Cinquante personnalités qui, par leurs actions, leurs pensées, leur œuvres, ont pu faire bouger les lignes, élargir le champ de nos connaissances et développer celui de nos consciences.

    À l’heure où le cynisme s’affiche sans complexe, où les prétendues à élites offrent sur tous les écrans du monde un spectacle affligeant et démoralisant, à l’heure où les jeunes les plus fragiles sur le plan psychologique et social, mais aussi les plus démunis en matière d’éducation et de culture se laissent berner par le discours d’obscurantistes psychopathes... il n’est peut-à être pas inutile de rappeler quel le monde n’est pas foncièrement mauvais... il est ce que chacun de nous en fait à chaque instant. Le temps ne serait-il pas venu de mettre en avant ce que les meilleurs d’entre nous ont fait, font et continuent de faire pour qu’il devienne un lieu sûr, équitable, juste, et à la beauté préservée ?

     

     

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    Ils et elles ont changé le monde (éditions de la Martinière Jeunesse) est depuis le 1er septembre en librairie.

    Vous trouverez ici le communique de presse et pourrez feuiller les premières pages avec le lien ci-dessous :

    http://fr.calameo.com/read/000848282f724de6d4633

     

  • bibliographie... autorisée!

    Comme je me suis rendu compte que beaucoup de bibliographies me concernant qui circulaient sur le Net étaient loin d'être à jour, en voici une qui l'est... assurément!

     

    BIBLIOGRAPHIE LITTÉRATURE, LITTÉRATURE JEUNESSE, ESSAIS, ALBUMS, NOUVELLES, CONTES, THÉÂTRE
     

    OUVRAGES À PARAÎTRE

     

    Elles et ils ont révolutionné le monde, co-écrit avec Philippe Godard, La Martinière, 2016

    La danse de l’Ourse, Oskar éditions, collection Trimestre, 2016

     

    OUVRAGES PARUS

     Empreinte Digitale, éditions Thierry Magnier, recueil de nouvelles, 2016             

     Les oreilles de Sigismond, éditions Thierry Magnier, roman, collection petite poche, 2015        

     Une frontière, éditions Le Muscadier, collection Place du marché, roman jeunesse, 2015

     La faim de l’ogre, éditions Vents d’Ailleurs, album-livre d’art, illustré par Françoise Malaval, novembre 2013

     Du sable entre tes doigts, éditions Le Muscadier, collection Place du marché, roman jeunesse, octobre 2013

     Ombres et Petite-Lumière, éditions Belin, roman jeunesse illustré, collection Terres insolites, illustrations Françoise Malaval, septembre 2013

     Au-delà du par-delà, éditions AEncrages & Co., collection Phénix, gravures de Françoise Malaval, septembre 2013

     La fille du loup, éditions Thierry Magnier, conte, Petite poche, janvier 2013

     Un beau jour pour être riche, Nathan, conte, illustrations. R.Perrin, collection demi-lune, 2004, 2006, 2013

    La vérité crue, éditions Thierry Magnier, roman, oct. 2012           

     Tina, Simon, Rachid, et la politique, la vraie, Actes Sud Junior, nouvelles-documentaire, coécrit avec Philippe Godard, 2011

     La grande légende de Rama et Sita, éditions Rue du Monde, album, illustrations Véronique Joffre,  2010, ouvrage traduit en portugais (Brésil) en 2013.

     Mahout, éditions Thierry Magnier, 2010, collections romans

     La Littérature de voyage pour la Jeunesse, éditions Thierry Magnier, essai, 2009

     Ammi, éditions Mas(s)ala, album, illustrations Françoise Malaval, 2009, traduit en bengali

     Le secret du maître luthier, Livre de Poche Jeunesse, roman, 1997, réédition 2002, 2004, 2008

     Le grand livre de petits spectacles, Casterman, théâtre, cosigné avec Françoise Malaval, illustrations. T Ramaekers, 2002, réédition 2007, traduit en néerlandais

     Aujourd’hui en Inde, Gallimard Jeunesse, documentaire-fiction, collection Le journal d’un enfant, Illustrations Florent Silloray et Charlotte Gastaut, 2006, ouvrage traduit en espagnol

     Princesse laque, éditions Syros-Amnesty International, album, cosigné -signé et illustré par Françoise Malaval, album, (ouvrage épuisé), traduit en coréen, espagnol, catalan et en arabe, 2005,

     Sous le pic des démolisseurs, Mercure de France, in Le goût des villes de l’Inde, textes choisis par Jean-Claude Perrier, 2005

    Une si rouge poussière, co-édition Syros-Amnesty International, roman, 2004, (ouvrage épuisé)

     On ne meurt pas, on est tué, Gallimard Jeunesse, roman, collection Scripto, 2004

     L’Étoile de L’Himalaya, Thierry Magnier, roman, 1998, réédition 2004 (ouvrage épuisé)

     Le sang des mouches, Denoël, roman, 2003

     L’Inde de Naïta, Thierry Magnier, roman, 1999, réédition 2003, (ouvrage épuisé)

     Impensable ! Autrement junior, nouvelle in Pourquoi la Guerre de P. Andrieu, 2003, ouvrage traduit en italien et en espagnol

     Sagesses et malices de Birbal, Albin Michel Jeunesse, contes, illustrations. A. Ballester, 2002, traduit en espagnol, prix spécial “sájese populaire” 2006 du Jury des Bibliothécaires de la Banque du Livre IBBY du Venezuela.

     Le syndrome de Little, Autrement Junior, nouvelle, in Qu’est-ce qu’il a ?Le Handicap. de V. Rubio, 2002, traduit en espagnol

     Hou ! l’éléphant, Le Sablier, CD audio de l’album Èléphant et Cie de Françoise Malaval, musique de M. Montoyat,  2002

     Le chat qui monte au ciel, Nathan, roman première lecture, illustrations. F. Rébéna, 2002, (ouvrage épuisé)

     On ne meurt pas, on est tué, Denoël, 2001, prix Sésame 2002, Prix Odyssée des lecteurs 2002, prix “Attention talent” FNAC juin 2001, traduit en catalan, (ouvrage épuisé)

     Mahakapi, le singe roi, Albin Michel Jeunesse, illus M. Kerba, 2001, prix de la ville du Touquet 2001

     Maman me fait un toit, Syros, album, cosigné et illustré par Françoise Malaval, 2001, (ouvrage épuisé)

     Tristouillet, roi de Chagrinie, Flammarion, théâtre, avril 2001

     Coup de mer, Fleurus, nouvelle, in 25 jours en mer, ouvrage collectif, Z’azimut, 2001, réédition en 2014

     Un instant passager, Rouge Safran, nouvelle, Noëls à Marseille, ouvrage collectif, 2001

     Les vraies vacances de Noël, Rouge Safran, nouvelle, in Pères Noëls à Marseille, gravure de Françoise Malaval, collectif, 2001

     À tes souhaits, Grantarin ! conte, Toboggan, Milan Presse, 2000, (ouvrage épuisé)

     Le solitaire des Salicornes, roman, Albin Michel Jeunesse, coll. Le Furet 1999, (ouvrage épuisé)

     En scène! Casterman, théâtre, illustrations. Richard Flood, 1994 (ouvrage épuisé)

     Un mot de travers, Bayard Presse, conte, illustrations. Nicole Claveloux, 1993, (ouvrage épuisé)

     

     

                                                                            TEXTES PUBLIÉS EN REVUES ET ARTICLES       
     

    Grand écart, N°41 revue Dazibao, nouvelle, écritures croisées avec Franck Pavloff, 2014

    Voyager, une aventure à hauteur d'homme, Littérature du grand large : aventures et voyages, Cahiers du CRILJ N°3, 2011

    Le livre de jeunesse en Inde, La revue du Livre pour enfants N°233, 2007

    Je n’irai pas jour de la flûte à Hamelin, Citrouille novembre 2006

    Le poids des mots, voyage en Nouvelle-Calédonie, Citrouille, 2005

    Carnet de Voyage en Inde, Citrouille.net 2004, illustrations et photos : F. Malaval

    Sur les pas de Meena, Citrouille, 2001

    Amers, Patrimoine du XX° siècle: DRAC Provence, 2000

    Regard sur le livre jeunesse en Inde, revue Lignes d’écriture N° 17, 2000

    Le sonneur des Hautes terres, nouvelle, revue Harfang N° 16, novembre 1999

     

    PRIX LITTÉRAIRES

    2014 Prix de la Radio Télévision Suisse pour La vérité crue, éditions Thierry Magnier

    2011 Prix Gragnotte de la communauté de communes de Narbonne pour Tina, Simon, Rachid et la politique, Actes-sud Junior

    2006 Prix du Jury des Bibliothécaires de la Banque du Livre IBBY du Venezuela pour Sagesses et malices de Birbal, chez Albin Michel Jeunesse

    2002 Prix Sésame, Saint-Paul-Trois-Châteaux, pour On ne meurt pas, on est tué, Denoël,

    2002 Prix Odyssée des lecteurs, ville de Martigues, pour On ne meurt pas, on est tué, chez Denoël,

    2001 Attention Talent, FNAC pour On ne meurt pas on est tué, chez Denoël

    2001 Prix de la ville du Touquet pour Mahakapi, le singe roi, Albin Michel Jeunesse

     

    BOURSES ET RÉSIDENCES D’AUTEUR

    2012 Résidence d’auteur – Bibliothèque départementale du Doubs

    2007 Bourse de Création - Centre National du Livre          

    2005 Résidence d’auteur – Salon du livre de Saint-Paul-Trois-Châteaux (26) - Centre National du Livre

    2002 Résidence d’auteur – Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, Nouméa - Centre National du Livre 

    1998 Mission Stendhal Inde – Ministère des Affaires étrangères

    1998 Bourse d’Encouragement - Centre National du Livre    

     

     

    Quelques couvertures exotiques!

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    ça, c'est Tina, Simon, Rachid et la politique... en coréen !?

     

     

  • La Princesa Laca

    A tous mes chers lectrices et lecteurs s qui se désolent de ne plus pouvoir trouver pour l'album Princesse Laque, illustré par Françoise Malaval Imagière (on ne dit pas merci à Syros, aucune endurance chez ces gens-là!)... il existe un moyen de se consoler en le feuilletant sur le Web. Petit détail, c'est en catalan! Traduction pour les éditions Proteus de Judith Cobena.

     

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    cliquer sur la couverture pour commencer le page à page

     

  • Anticipation... déjà plus!

    Une chose est sûre, ça fait parfois peur d'écrire le pire... et de le voir si vite advenir!

    Empreinte digitale, sorti le 13 janvier aux éditions Thierry Magnier, la fiction...

     

    Entre deux immeubles, Maeva distingua une forme sombre qui se détachait sur un fond de ciel brumeux : un drone. L’engin effectuait des cercles à la verticale du Gi’orwell. Il était identique à celui qu’elle avait aperçu à cet endroit le soir de la manifestation transhumaniste, et tout aussi discret. Si la rue n’avait pas été aussi calme, elle n’aurait rien remarqué. Elle se demanda si l’appareil avait détecté sa présence. Dans le doute, elle pressa le pas vers le bout de la rue tout en se retournant plusieurs fois pour voir si le drone ne la suivait pas. Imaginer que quelqu’un pouvait l’observer, tout en buvant tranquillement une tasse de café, à des dizaines ou des centaines de kilomètres peut-être de là, était une idée qui lui faisait froid dans le dos.

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    La réalité:

     

     

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    Maintien de l'ordre, police judiciaire, sécurité routière... la gendarmerie nationale va mettre en service dès le mois 2016 prochain une flotte de microdrones susceptibles de remplir un large éventail de missions (sic!)

  • Empreinte digitale, c'est livré...

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    Pas loin du quarantième bouquin, je crois, et toujours la même gourmandise impatiente en ouvrant le carton des exemplaires d'auteur. Il faudra attendre la mi-janvier pour le trouver en librairie.

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  • Pas encore sorti... mais déjà une bonne critique!

    Sur Lecteurs.com (ici)

    Tout commence à Paris, par un coup de fil reçu sur le téléphone portable de Ramzi, dans le bar de quartier qu'il aime à fréquenter : le George O'.
    Tout se termine dans les ruines de la capitale, où le George O' n'est plus qu'un lointain souvenir dans l'esprit de « Loup gris ».
    Quatre époques. Quatre récits qui voient la chute du monde qui a transformé Ramzi en « Loup gris », un paria, un rebelle. Un monde, notre monde, chaque jour plus connecté qui se laisse déborder par les cyber outils qu'il génère pour se protéger de ses propres démons.
    Drones, cyborgs, mémoire virtuelle globale. On aimerait pouvoir se rassurer en classant ce recueil de nouvelles dans la catégorie « Science-fiction ».
    Mais cet ouvrage, aussi passionnant qu'inquiétant, n'est-il pas placé sous l'égide du visionnaire George O'. RWELL ?
    On vous aura prévenus !

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  • Lien social

    Très heureux de voir deux de mes titres chroniqués dans un excellent magazine: Lien Social.

     

    le 10 décembre 2015 | Patrice Favaro

    Une frontière

    Comment parler de l’absurdité de la guerre à des adolescents ? Patrice Favaro réussit fort bien à le faire, en nous plongeant dans cette amitié qui relie deux garçons de 13 ans, Sâr et Nôr, que tout rapproche, sauf la religion de leur famille : l’une rend hommage au Soleil et l’autre à la Lune. La partition de leur pays a vu se regrouper les populations au sein de deux nations rivales dont la quête de distinction est proportionnelle à leur profonde similitude : le Souryastan et le Chandrastan. La famille de Nôr a refusé de rejoindre sa communauté d’origine vivant dorénavant de l’autre côté de la frontière, préférant cohabiter en parfaite harmonie avec ses voisins adeptes du Soleil. Quand une tension surgit entre les deux pays, apparaissent toutes les affres du nationalisme et du patriotisme. Les deux enfants, d’abord conquis par cette effervescence qui les sort de leur routine, vont bientôt prendre conscience de l’absurdité de la mystification à laquelle on voudrait les associer. Pour être totalement fictive, la description de ce conflit national n’en renvoie pas moins à des scénarios régulièrement recommencés par une espèce humaine qui ne cesse de s’entretuer pour des futilités insignifiantes, préférant la corruption et l’arbitraire au progrès social, ainsi que la dictature du parti dominant et le culte de la personnalité du dirigeant bien aimé à l’amélioration du niveau de vie de la population.

    http://www.lien-social.com/Une-frontiere

    le 10 décembre 2015 | Patrice Favaro

    Du sable entre tes doigts

     

    Jordan vivait heureux avec ses parents. Un agent véreux a convaincu son père de contracter un crédit immobilier. Les taux d’intérêts ont explosé, obligeant sa famille à vendre sa maison. Ses parents se sont séparés. Il vit aujourd’hui avec sa mère dans une voiture. Ils sont devenus des « vehicular-homeless », ces sans logis véhiculés qui errent de parking en parking. Seul moyen, pour se doucher : s’inscrire dans un club de sport ouvert 24 heures sur 24. Errant de ville en ville, à la recherche d’un travail pour sa mère, Jordan replonge de temps en temps dans son monde d’enfant, au gré des rencontres avec d’autres jeunes.
    Patrice Favaro dépeint la crise des subprimes de façon terrible, sans qu’il n’y ait pourtant rien de morbide ou de déprimant dans ce livre. Juste le quotidien de dizaines de milliers de familles américaines confrontées à la cruauté d’un système social qui n’hésite pas à les broyer sans aucun état d’âme. Mais l’itinéraire de Jordan ne se termine pas dans le désespoir, puisque celui-ci apprend comment ne pas laisser filer le sable que l’on tient entre ses doigts, comme un avenir qui vous échappe : « Il suffit de serrer le poing. »

    http://www.lien-social.com/Du-sable-entre-tes-doigts

     

  • Sélections Prix 2016

    Quelques sélections et présélections qui viennent de tomber pour des prix en 2016.
    Une frontière: Sélection Prix Librairie Garin à Chambéry. Sélection Prix AdoLire en Isère.
    Les Oreilles de Sigismond: Sélection Prix du Séronais en Ariège. Sélection Prix Livre Élu en Livradois-Forez

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  • Resurgi!

    Oui, resurgi du passé! Il y a quelques années, j'ai écrit, pour la manifestation Ecrire ensemble en Méditerranée, un texte où je faisais resurgir quelques personnages d'un passé tout personnel (réalité ou fiction). Cela devait donner lieu à une publication. Le temps a filé, l'oubli a recouvert tout cela de sa pelote. Et puis, samedi dernier, dans la boîte à lettres, le passé s'est fait présent pour redonner vie à ce texte dans un recueil qui rassemble des auteurs du Sud (Mireille Disdero, Régine Detambel, Marcus Malte, Jean-Luc Luciani et quelques autres) mais aussi les nouvelles primées des concours dont nous avons été les uns et les autres les parrains et marraines.

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    Dans ce texte, un de mes personnages fait prendre l'air aux mots.... une belle occasion de donner un peu d'air frais à ce récit en le mettant ici en ligne. En espérant que sa lecture vous donnera plaisir à cheminer en mes lignes.

     

    SOUS UN HABIT D’ARLEQUIN

     

    Tout territoire est une peau ou mieux un manteau sous le couvert duquel les hommes amassent leur pelote, tressent leur nid. Ils y naissent un jour, grandissent là pour la plupart et finissent par blanchir dans ce même espace balisé au quotidien, souvent sans jamais avoir ressenti l’envie de l’abandonner. C’est que tout territoire est un tissu à la maille étroite, un filet ; il enserre autant qu’il rassure. Difficile de s’en défaire sans éprouver la douleur d’une blessure.

     Certains se sentent pourtant à l’étroit et trop engoncés dans cet habit-là. Si le plus grand nombre parvient à faire son miel entre les plis et les replis protecteurs de sa terre, d’autres étouffent vite sous le poids du coutil des habitudes. Ils aspirent à se frotter au grand dehors pour peu qu’ils l’aient entraperçu, ne serait-ce qu’une fois, un court instant, par un accroc fait à la trame des jours.

     Longtemps j’ai porté un tel manteau sans en sentir le poids, un balandran de berger jeté entre les iscles d’or de la Durance et les torchères de la Shell. Un tissu d’Arlequin. Dix-sept pièces. De l’élégante et antique toile d’indienne aux fibres polymérisées de la pétrochimie. Dix-sept pièces cousues, de fil blanc, peut-être, mais bâties l’une sur l’autre au point de surjet avec l’espoir de durer. Des morceaux disparates, inventaire à la Prévert, des pièces assemblées au hasard de l’Histoire, des histoires, avec Sénas pour pôle Nord et Berre-l’Etang pour Croix du Sud.

     Longtemps j’ai habité satisfait sous cet habit d’Arlequin, disais-je ; mais un matin, j’ai vu trois martinets zipper le ciel au-dessus de ma tête, en direction de l’est. Signe, augure, présage : brisé le charme qui me retenait prisonnier. J’ai salué ces oiseaux arpenteurs des nuées et l’envie m’a pris moi aussi de l’envol. Il ne faut jamais remettre ses rêves au lendemain. Sur la route de Lamanon, aux gelées de printemps, j’ai vu trop souvent des moutons emperlés de rosée scintiller aux rayons d’un soleil matinal qu’ils imaginent avec naïveté tout éternel. Des moutons qui portent un chiffre peint sur le dos, celui tracé de leur destin et de son terme : un éclair métallique et tranchant. Hommes ou bêtes, le temps nous est ainsi compté, il nous presse.

     J’ai donc quitté mon toit, laissé Mallemort à son rocher et fait glisser le manteau de mes épaules.

     Pour me sentir léger.

     Et m’offrir au monde.

    À présent, lorsqu’il m’arrive de revenir, c’est un habit de voyageur que j’ai sur le dos et le regard que je porte à ces lieux est désormais rincé du sédiment des habitudes. Ma curiosité s’y montre moins assoupie, mes sens plus aiguisés. Est-ce la raison pour laquelle, parmi le groupe de marcheurs que j’accompagnais ce jour là, moi seul ai remarqué le vieil homme assis sur un muret de pierres sèches ?

    C’était à la mi-avril, l’hiver avait longtemps tenu sa proie ; à l’instant où il l’avait enfin lâchée, tout s’était mis à fleurir en désordre : thym et romarin, iris nains, cistes, asphodèles et euphorbes, les abricotiers et les cerisiers aussi dans les vergers tandis que sur les branches d’amandiers restaient encore des pétales. Une journée littéraire avait été organisée par les bibliothécaires de trois municipalités appartenant à la communauté de communes Agglopole Provence. Nous étions descendus de l’autobus aux confins de Pélissanne avec l’intention de rejoindre à pied Aurons et enfin Vernègues par un chemin qui court sur le crâne dégarni des collines. Ce n’était pas une expédition mais une balade propice à faire entendre un choix de textes tout autant qu’à inviter la quarantaine de participants à remplir les pages de leur carnet de vagabondage. Je devais ouvrir la marche, servir de guide au groupe, mais je ne tardai pas à me retrouver en queue de peloton, occupé que j’étais à marcher avec les mots, à les mâcher pour en faire des phrases.

    Au-delà d’un plateau couturé de restanques stériles, balisé de pylônes T.H.T bourdonnant comme des insectes avant l’orage, le chemin glissait vers un vallon à travers un bois dense d’yeuses. De l’endroit précis où je me trouvais, j’apercevais plus bas dans la combe une oliveraie étroite suspendue à un surplomb de terre que retenait un muret. L’argenté des oliviers faisait clairière au mitan des chênes sombres ; des brassées de branches jonchaient le sol au pied de chaque arbre coiffé de frais. Le muret était bâti de pierres jaunes, il marquait la limite basse du champ, juste au-dessus du chemin. Un vieil homme avait choisi pour s’asseoir la plus large et la plus plate des pierres. Je vis la file des randonneurs qui me précédaient passer devant lui, aucun ne se soucia de sa présence, ce qui m’étonna fort. Je m’élançai à mon tour sur le chemin descendant. Allant bon pas pour tenter de rejoindre le groupe, j’entrai sous le couvert des chênes. La lumière y était plus incertaine, mouvante, liquide, une lumière de l’entre deux ; elle n’était déjà plus aussi rasante qu’en hiver mais ne ressemblait pas encore à celle de l’été, lorsqu’elle tombe du ciel comme un fil à plomb.

    L’homme assis appartenait à l’espèce de ceux à qui on ne peut donner un âge parce qu’au-delà d’une certaine frontière les années se soudent les unes aux autres : impossible de les distinguer. Il ressemblait à ces vieillards qu’on voit arpenter les allées du marché avec un cabas qui ne se remplit jamais au bout du bras, un de ceux qui hantent les boulodromes, le foyer des anciens, le cercle républicain, les terrasses de café, avec une prédilection pour les plus étroites, coincées au ras de la rue. Là, sur leur chaise collée au mur, ils paraissent attendre des amis qui ne viendront plus.

    Celui-là cachait son regard sous la visière d’une casquette. Sans doute se reposait-il là après une matinée de travail, la taille des oliviers me semblait achevée depuis peu.

    Je l’ai salué, il m’a répondu d’un geste bref.

    — C’est tardif, cette année, non ? ai-je demandé.

    Il a marmonné à contrecœur quelques syllabes indistinctes. J’ai insisté, c’est des taiseux qu’on apprend le plus.

    — Où trouve-t-on la meilleure ? Je parle de l’huile. Ici ? À La Fare-les-Oliviers, au moulin de Velaux, ou bien vaut-il mieux pousser de l’autre côté jusqu’à Eyguières ?

     Cette fois, il a articulé avec soin :

     — Caforna, anglada, faisso, chasalou, cabot...

     — Je ne comprends pas ce que vous dites.

     L’homme a tourné son visage vers moi. Des yeux bleus, sous la casquette.

     — Je fais prendre l’air aux mots. Ceux-là ne sortent plus souvent maintenant. Rapparro, chambada, escamp, baou, granjon, clapas...

     Quelques-uns avaient résonné dans mon enfance ; des mots pour dire le paysage que façonne l’homme, la terre qu’il retourne, les pierres qu’il dresse.

     J’ai dit à mon tour :

     — Il faudrait les noter pour ne pas les perdre. Les paroles s’envolent, les écrits restent.

     J’ai sorti de mon sac un carnet et un crayon. L’homme s’est mis à rire.

     — Ce ne sont pas des paroles qu’on met en conserve.

     Il n’avait pas tort, j’ai rangé mon attirail. Les mots sont des organismes vivants, ils apparaissent, se répandent, puis un jour disparaissent faute d’usage. À quoi bon les empailler dans un lexique quand ils ne servent plus ? Pour que d’autres s’emparent de leur coquille vide et les folklorisent à des fins commerciales ? Le mas, l’oustau, le bastidon, lou toupin et lou cigalon, la jasse, et la magnanerie, les olivarelles : vestiges, des mots lyophilisés, maintenus artificiellement en vie. Les soins palliatifs sont inutiles, la langue ancienne est morte.

     J’ai tourné le dos au gardien des mots pour m’avancer vers les oliviers. J’ai ramassé l’une des branches coupées. Dans ma main, le poids d’un souvenir lointain : le temps des Rameaux, le brin d’olivier lourdement chargé de sucettes et de sucres d’orge drapés dans du papier crissant.

    Combien de temps ai-je suivi par la pensée mon chemin d’enfance, en cherchant à ramasser les petits cailloux qui j’y avais semés si longtemps auparavant ? Quand je me suis décidé à revenir enfin vers l’homme assis, il avait disparu. Qu’est-ce qui avait bien pu le faire s’envoler ainsi sans un bruit, sans un signe, sans un adieu ? N’était-ce qu’un fantôme surgi du passé ?

     Je me suis assis un instant à l’endroit exact qu’il avait occupé.

    La pierre était encore tiède.

     

     Un froissement de feuilles. À l’orée du champ se tient à présent une femme, jeune encore et belle, les cheveux noués en un haut chignon retenu par un ruban. Elle porte une longue robe de forte toile, à plis serrés et fines rayures, sur laquelle est noué un tablier de coton blanc. Je devrais être surpris par cette soudaine apparition mais cette silhouette m’est étrangement familière.

    J’examine plus attentivement ses traits.

    —Je vous ai déjà vue.

    Elle me sourit avec réserve.

    —Oui, je vous ai vue dans un vieil album de photos. Vous posiez en arlésienne. Avec le grand costume : plastron, guimpe de dentelles et les deux fichus.

     Je ne suis-je pas troublé par sa présence. Ce qui me la rend si naturelle ? J’ai un lien étroit de parentèle avec cette femme : nous avons le même goût pour noircir les pages d’un carnet.

     — Je vous ai lue.

    Elle hausse les sourcils.

    — Votre journal, un journal de jeune fille, des cahiers bleus oubliés dans un grenier qu’il a fallu vider quand la maison de famille a changé de mains. Votre écriture si fine, à l’encre violette. 1886 pour commencer. Je me souviens de vos récits de promenade à La Barben ou Charleval. Au printemps, vous poussiez parfois jusqu’à Saint-Chamas sous un ciel endimanché.

    Son visage rosit légèrement.

    —Votre journal de l’année 1909, plus qu’aucun autre, est resté gravé dans ma mémoire. Le séisme du 11 juin, la terre qui s’ébroue tout le long de la faille de la Trévaresse. En pleine nuit. Les villages détruits de Rognes, de Vernègues, de Venelles, les maisons jetées bas de Lambesc, du Puy-Sainte-Réparade, de Salon de Provence. Vous étiez institutrice à Saint-Cannat en ce temps-là, dès les premières heures du jour vous avez rejoint les équipes de secours. Il y avait tant de plaies à panser...

     Elle tend la main en direction du nord-est, vers le plateau.

    — Des ouvriers italiens travaillaient à Vernègues quand la terre a tremblé. Il était neuf heures du soir.

    C’est la première fois que j’entends sa voix. Les photos sont à jamais muettes dans les albums de famille.

    — Ce sont eux les premiers qui ont couru, à demi vêtus dans la nuit naissante, à travers la colline jusqu’au village voisin d’Alleins pour demander de l’aide. Des étrangers, des Italiens.

    — Pourquoi me parler d’eux ?

    — Pour ne pas qu’on oublie, me dit-elle.

     La jeune femme frissonne soudain. Une forte brise est venue secouer les branches alentour, elle porte avec elle un reste d’hiver ancien, la trace d’un de ces mauvais vents qui racornissent les pousses tendres, brûlent de leur haleine brune les feuillages nouveaux, les floraisons précoces. Après leur passage, les arbres ne donnent pas de fruits.

    —C’était avant que la litanie des noms s’allonge sur la pierre grise des monuments aux morts plantés au cœur de chacun de nos villages.

    Elle s’éloigne, muette à présent, elle s’efface. À l’autre bout de l’oliveraie, le silence, le creux dans la lumière qu’a laissé son absence.

      

    Je me suis remis en chemin. Les marcheurs doivent être loin ; il s’en trouve toujours un, le plus obstiné, le moins rêveur, à vouloir imposer sa cadence parce que pressé de toucher au but. Mais quel but ?

     Un bruit de cailloux qui roulent me tire de mes pensées. Un homme surgit au coude du chemin, la foulée vigoureuse, le visage hâlé de celui qui n’a jamais eu que le ciel au-dessus de sa tête pour travailler.

     Il s’arrête devant moi pour essuyer d’un revers de main la sueur qui coule de son front. Une zébrure rouge traverse sa paume. Le trait d’une cicatrice encore vive.

     Je lui demande :

    — Vous vous êtes fait mal ?

    — Oh, çà ? Ce n’est rien, nada, niente, walou... Souvenir de chantier.

     Cette soupe de langues me pousse à le questionner davantage. 

    — Vous venez d’où ?

     —Calabre, Andalousie, Kabylie ? Quelle importance ça peut bien avoir ? J’ai toujours été là qu’on a eu besoin de moi.

    C’est vrai. Toujours présent pour poser les voies, bâtir les viaducs et percer les tunnels de la Côte bleue, présent pour creuser les darses du port de Fos, présent pour le sel, le ciment et la chaux, le bitume et l’asphalte, le pétrole et la chimie, présent pour tailler les vignes, récolter les fruits entre Alpilles et Durance. Présent, présent, trois fois présent.

     Je l’interroge encore.

    — Vous allez où ?

    — J’aimerais rentrer chez moi maintenant.

    — De quel côté habitez-vous ? Vers Rognac, Lançon ?

    Il secoue la tête.

    — Mais vous êtes d’ici ?

    — Je l’ai longtemps cru, me dit-il. À présent, je me demande si je ne suis pas condamné à être de nulle part.

    Il me montre le sud.

    — Là-bas, au-delà de l’Étang de Berre, au bout du canal de Martigues : il y a la mer, je viens de là.

    — D’où qu’on la contemple, la Méditerranée est toujours la Mare Nostrum. La même mer, la même mère, nous sommes de la même famille, non ?

    L’étranger ne me répond rien. Il se remet en marche, d’un pas pressé, et disparaît derrière un bosquet de rouvres autour duquel s’arrondit le sentier.

    Il a tourné le dos à mes utopies.

     

    Plus loin. Plus tard.

    Passé Aurons, sur le plateau ras et venteux avant de redescendre par une piste boisée jusqu’à Vernègues.

    J’ai rejoint le groupe des marcheurs. Ils sont tous là : les habitués de la rando, les bibliothécaires, un trio d’adolescentes, l’homme en habit de broussard, quelques enfants, un solitaire. Arrêtés autour d’une large dalle de calcaire, blanche comme un os, marquée par deux sillons étroits et parallèles : la trace laissée par d’innombrables roues de charrettes, de charrois.

    Quelqu’un s’interroge :

    — Une voie romaine ?

    Un autre :

    — Combien faut-il de siècles pour creuser de pareilles ornières ?

    Ce n’est qu’en passant qu’on laisse une marque, sans mouvement pas de trace, nulle ligne de vie, nulle ligne de force. C’est aussi sous le pas étranger que se forge un territoire.

    La Via Aurelia et la Nationale 7.

    Routes d’empires, où les conquérants croisent les vaincus.

    La ruée des congés payés et la cicatrice du TGV.

    Armée des ombres, Jean Moulin, zone libre, occupée, libérée et la Routes des vins.

    Drailles, voies de toutes les transhumances, les exils, les exodes et pistes cyclables, trail, raid, éco-rando.

    L’incessant mouvement brownien de ceux qui vont et qui viennent, de ceux qui s’en viennent et s’en vont. Entrelacs de pistes, sentes, parcours, routes. Il suffit d’ouvrir une brèche dans la terre d’ici pour que l’Histoire affleure aussitôt, qu’elle déborde. 

     

    Je laisse les marcheurs à leur examen des vestiges passés et m’avance vers l’un des enfants qui nous ont accompagnés. Demain m’importe davantage qu’hier. À l’écart du groupe, une feuille de papier à la main, il note quelque chose du bout de son crayon.

    — Qu’est-ce que tu écris là ?

    Pas de réponse.

    — Je peux voir ?

    Il me tend le feuillet avec assurance. Je lis à voix haute ce qu’il a écrit au milieu de la page, une phrase :

    — J’ai vu de petits zèbres, jaunes et violets.

    Je demande :

    — Les iris nains qu’on a aperçus sur le chemin ?

    Il me sourit, satisfait.

     

    Tout territoire est un habit, ou mieux une peau qu’il faut sans cesse réinventer pour la tenir en vie.

    Au retour, à l’étape, au logis, je vide ma besace sur le bois de la table. Alleins, Aurons, La Barben, Berre l’Étang, Charleval, Eyguières, La Fare-les-Oliviers, Lamanon, Lançon de Provence, Mallemort, Pélissanne, Rognac, Saint-Chamas, Salon de Provence, Sénas, Velaux, Vernègues. Dix-sept pièces. Je les ai comptées. Pas une ne manque à mon récit.

      

    ©Patrice Favaro

    ©Pour Agglopole Provence

    Avril 2010.