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  • In memoriam

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    Adieu à Romain Appel, ici dans le mandapam de sa maison à Nala Farm

    Pensées chaleureuses aux siens.

  • Amers

    J'avais écrit, il y a quelques années, un texte sur l'architecture industrielle à la commande de la DRAC Provence. Il me semble toujours d'actualité quant à l'absence de conscience écologique en France.

     

    AMERS


    Voyage récurrent. Tourbillons de sable, de sel : un vent d’hiver balaie le paysage, l’efface. Seule importe à présent l’épure des lieux. Comme aimanté par cette terre laminée, je traverse la Crau afin de rejoindre à nouveau le complexe portuaire et industriel de Fos-sur-Mer. La N 568, puis la 268 déroulent leurs lames d’acier plat. De part et d’autre, l’espace paraît se courber davantage et le regard s’épuise bien avant d’avoir atteint une hypothétique ligne d’horizon. Au-delà, je devine la mer à l’étroite bande nuageuse qu’elle laisse sourdre. La Méditerranée se dérobe, elle s’aplatit, se dissimule sous forme d’étangs, de tables salantes dont l’eau saturée prend des reflets violacés.

    Je me sens naufragé. Naufragé au milieu de sables émouvants.

    Paroles entendues : « Tu sais, avant le séisme, pour aller de Fos à Port Saint-Louis, on faisait quinze kilomètres à travers les manades. Maintenant, la route en a trente-trois, et on passe par nulle part ! »

     

    La suite est à lire ici.

     

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    Hyderabad, Photo P.Favaro

  • Note encore jetée à "l'amer"

    L’homme est un singe pour l’homme.

     

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    Karnataka, Photos P.Favaro

  • Note jetée à "l'amer"

    On n’est jamais aussi intelligent que lorsqu’on se tait.

     

     

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    Ile de la Réunion. Photo P. Favaro

     

     

  • Notes retrouvées 4

    Pensées jetées...

     

    Nous avons construit la société du pire. Comment dès lors s’étonner qu’il advienne ?

     

    Ce que l’on hait nous consume, ce que l’on aime nous conserve.

     

    La première des ignorances, c’est d’ignorer combien nous sommes ignorants. 

     

    La vieillesse est une terre d’exil. L’intelligence aussi.

     

    On a déjà tout écrit sur tout, la seule chose qui soit encore inédite ? L’histoire personnelle de chacun.

     

    Si l’on observe la coquille d’un escargot des haies, on s’aperçoit que demeure en son centre la forme de l’embryon de spire parfaitement lisse sans stries de croissance, c’est la coquille qu’avait l’escargot à sa naissance. Comme il grandit en spirale à partir de celle-ci, il la conserve intacte toute sa vie. Il en va de même pour nous, êtres humains, nous portons la même "première empreinte" gravée sur nous, du premier au dernier jour.

     

     

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    Bangkok Photo P. FAVARO

     

     

  • Dazibao... en duo avec Franck Pavolff

    Très grand plaisir, un brin de fierté aussi, pour ces écritures croisées (deux textes qui se répondent et jouent entre eux) menées avec Franck Pavloff dans la revue Dazibao, de l'excellente Agence régionale du Livre PACA. Merci donc à Frank pour cette invitation à croiser la plume avec lui et à Claire Castan pour le formidable travail qu'elle fait pour les auteurs de ma région.

     

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    La revue est téléchargeable ici

     

    DOSSIER

    L'écriture des champs, l'édition des villes. Regards de F. Pavloff et P. Favaro

    publié dans Dazibao 41 (07/2014)

    Les Regards croisés d'auteurs nous invitent à entrer directement au cœur de leur langue et nous donnent envie d'aller feuilleter, dévorer, emprunter, acheter, (re)commander, exposer... les publications de ces écrivains qui vivent près de chez nous. L’objectif est de favoriser des duos singuliers, d'offrir à lire une diversité de styles et de tons. L'Agence contacte un auteur à qui elle propose de former un duo ou constitue elle-même ce duo, puis une fois le tandem établi, lui commande un texte. La forme est libre, à partir du thème retenu par les auteurs si tant est que ce thème s'attache à un maillon de la chaîne du livre.

    C'est cette fois-ci sur une proposition de l'Agence que Franck Pavloff et Patrice Favaro, jouissant l'un et l'autre d'une belle reconnaissance, nous ont donné la mesure d'un éloignement choisi – des centres, des bruits et des trépidations –, éloignement d'un certain paraître dont malgré tout, il est bien difficile de faire la complète économie.

    Franck Pavloff, romancier vivant dans les Hautes-Alpes, a invité Patrice Favaro, installé maintenant dans les Alpes de Haute-Provence après s'être longtemps niché dans le plus haut village d’Europe (au cœur du Queyras), à échanger leurs expériences et ressentis mutuels. Comment vit-on la ville et l'effervescence du microcosme éditorial, de si haut de si loin de si calme ?

    Il y a bien longtemps que ces deux auteurs ne s'étaient vus... l'occasion pour eux de renouer des liens et d'interroger ce Grand écart auquel l'un et l'autre, se livrent parfois, tantôt avec étonnement, tantôt avec plaisir.

  • Notes retrouvées 3

    L’écriture met en jeu un mécanisme diamétralement opposé à la parole puisque la pensée s’y affine, s’aiguise sous l’abrasion répétée de la relecture, du réexamen, de la réécriture. Or c’est bien cette caractéristique qui est mise à mal par « l’écriture numérique ». Si le courriel, et plus encore la messagerie électronique instantanée, mettait déjà à mal cette caractéristique en favorisant l’instantanéité de l’écrit, encore ne se limitait-on en les utilisant qu’à la seule fonction du dialogue. Un dialogue qui, par son essence même, parvenait sans trop de mal à changer de support, à passer des cordes vocales au clavier, puisque dans un cas comme dans l’autre le temps de réponse forcément bref dans ce type d’échange exclut qu’on approfondisse trop sa pensée avant de l’énoncer. On remarquera d’ailleurs à ce sujet que le courriel s’est davantage substitué à un certain type de dialogue réservé au téléphone qu’à celui de la missive. Mais avec l’avènement des réseaux, Facebook et autres Twitter, c’est désormais la pensée même qui se trouve affectée par le support. On a lâché désormais ce qu’on écrit comme un mot prononcé autrefois : trop vite, trop tôt, d’un simple clic, sans avoir longuement mâché sa pensée, sans l’avoir tournée et retournée au moins sept fois. Résultat : un flot de pensées anémiques circule désormais sans limitation de vitesse, à travers toute la planète, portées à la vitesse de la lumière par des fibres optiques, mais des pensées diaphanes, nées avant terme. Des pensées qui ont l’air du temps, de notre temps : instantané et déficient.

    D’autre part, il faut bien considérer que la pensée parlée est fille publique, elle se donne, s’offre au plus grand nombre sitôt proférée. C’est d’ailleurs ce sur quoi s’appuie la classe politique qui a désormais abandonné la formulation d’une pensée au profit du seul énoncé d’une formule. L’art de la petite phrase, ces fameuses petites phrases, les seules à même d’alimenter les besoins incessants et insatiables du flot continu et instantané de prétendues informations télévisées, radiophoniques et « internetisées », celles que le tambour médiatique va s’empresser de faire entendre à tous et partout, jusqu’à la nausée, avant de passer à de nouvelles formules-choc dans un mouvement incessant et brownien.

     

     

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    Bangkok Photo P.F.

  • Notes retrouvées 2

    Suite.

    Il faudrait qu’on puisse trouver des shampoings pour la tête d’un genre bien particulier : des shampoings qui vous laveraient l’intérieur de la tête.

     

    Les trois I : Inconscience, Ignorance et Infantilisme. Le système repose sur ces trois manquements aux facultés d’analyse et de discernement, sur ces trois pivots s’articule la défaillance de l’esprit critique qui est la marque de ce temps.

     

    La pensée parlée, la pensée formulée oralement, est une pensée sur laquelle on ne revient pas. Sitôt lâchée, la voilà autonome, comme un enfant ingrat, un fils prodigue, elle vous tourne le dos, vous abandonne, ne vous appartient plus, et vous avez beau lui courir après vous ne la rattraperez jamais.

     

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    Pré de la Chalp Ronde, photo P.F.

  • Notes retrouvées

    Un déménagement, et les mois qui suivent, sont souvent l"occasion de voir ressurgir des objets qu'on croyait disparus, comme ceux que rejette un glacier des décennies plus tard. Un carnet de notes par exemple que j'avais prises au début des années 2000.

    Même si la torpeur estivale n'est pas au rendez-vous, la saison est propice à une certaine vacance concernant l'actualité littéraire en ce qui me concerne. L'occasion rêvée de faire ressurgir ces courtes notes et pensées qui autrement se sédimenteraient à jamais. De revoir aussi quelques photos prises dans ces années-là.

    Bonne visite dans ce flash back.

     

    Observations : un homme en train de photographier sa femme, sa voiture et le paysage en arrière plan. Il avançait, reculait, petits pas et petits pas sur le côté, pour trouver le bon cadrage. Ses mocassins vernis faisaient des claquettes sur l’asphalte.

     

    Dans les falaises face au Roux d’Abries, la silhouette d’un très grand rapace noir à taches blanches.

     

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    Photo. PF. Ombre sur un versant, sur le chemin menant du col Bouchet

     

    Sous la jupe des marguerites, des bas-résille.

     

    Deux zygènes filipendules (quel nom !) mortes côte à côte sur le chemin, à deux pas de leurs chardons de prédilection.

     

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    Photo. PF. Un 15 août au col Agnel... neige et fleurs d'été !

  • Sur le blog du journal Le Monde, Livrelibre

    Du sable entre tes doigts, Patrice Favaro

    Le Muscadier (Place du marché), 2014, 85 p.

    51z0ROn8ZnL._.jpgJordan a pris la route avec sa mère depuis le départ de son père. Contraints de quitter leur maison qui devient la propriété des banques qui leur ont vendu des crédits pourris. États-Unis, 2011 : avec le jeune adolescent, on découvre les nuits dans les parkings d'autoroute, là où il est normal de faire une pause, car en ville, il est anormal de dormir en voiture. Les copains de quelques semaines, là où sa mère trouve du travail. L'inscription au club de gym qui donne accès à une douche et à un endroit pour faire ses devoirs. Cette errance crée des amitiés de quelques semaines, que Jordan nous raconte dans un récit à la première personne. Le récit alterne le présent de Jordan et les rencontres : la visite de Tom Fox de chez Gold Man and Cash qui propose un crédit, mine de rien, pour protéger la maison de l'humidité. La rencontre avec les hippies maintenant sexagénaire qui conseillent la mère et le fils pour la vie sur la route. La rencontre avec Diego, amitié éphémère qui dure le temps d'une ville. La rencontre avec Abigail, la fille du gérant du restaurant, une parenthèse poétique.

     

    à lire en entier ici