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Résidences, rencontres et ateliers - Page 3

  • Sur mon établi… mon écritoire

    En dehors de mes indignations et insurrections, mais aussi exercices d’admiration et autres invitations au beau et au juste dont ce blog se fait souvent le témoin, que se passe-t-il sur le plateau de mon bureau, mon établi des mots, mon écritoire à copeaux de lettres ? Oui, quoi de neuf ? Tout d’abord, l’achèvement du Voyage au-delà du par-delà, le texte élaboré durant ma résidence à L’Isle-sur-le-Doubs. Après une dernière relecture d’Yves Bourdais de la Médiathèque départementale du Doubs (il a un œil des plus experts en matière de littérature et de poésie contemporaines), le texte est à présent entre les mains des éditions AEncrages et Cie, à Beaume-les-Dames, pour une prochaine composition à la linotype (caractères en plomb).

     

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    Il fera l’objet d’une coédition avec la Médiathèque départementale et sera illustré par 7 gravures de Françoise Malaval.

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    Le Voyage au-delà du par-delà est un texte pour adultes, de nature poétique, une re-visitation d’un manuscrit du XIVéme siècle : Le livre des merveilles du monde, de Jehan de Mandeville.

    Par ailleurs, après un long feuilleton de plus d’un an, le projet avec les éditions Belin se concrétise enfin et devrait être signé sous peu. Il s’agit d’un roman jeunesse, Ombres et Petite-Lumière, dans la belle mais trop méconnue collection Terres insolites animée par Françoise Beiger. Là aussi, Françoise Malaval signera les illustrations et la couverture (en cours d’étude ci-dessous, c’est un scoop !).

     

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    Je retrouverai dans cette collection mon ami Jean-Yves Loude, qui m’y parraine, et Guth Joly entre autres écrivains que j’aime. La collection a mué depuis peu : nouvelle maquette et arrivée de nouveaux auteurs, je vous invite très fortement à la découvrir. C’est actuellement la seule à proposer exclusivement des romans jeunesse consacrés à des cultures très éloignées de la nôtre, des romans écrits par des spécialistes qui connaissent bien leur sujet… Non, vous n’y trouverez pas de ces textes écrits par des auteurs qui se contentent de passer quinze jours en touristes dans un pays et qui au retour, tout bardés de leur arrogance entachée de néocolonialisme (plus ou moins inconscient), nous pondent un roman « définitif » sur le pays en question. J’en connais une jolie brochette concernant l’Inde, une véritable épidémie ! Non, je ne donnerai pas de noms !

     

    Enfin côté ateliers des mots qui se croisent, le travail d’écriture mené avec deux classes de collégiens de la ville d’Aubagne touche à sa fin. Dernière ligne droite avant les relectures finales de deux épopées (la première est inspirée du Mantic Uttaïr - Le Langage des oiseaux) illustrées en janvier par les élèves sous la direction de Françoise.

     

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    Le livret sortira en juin, comme toutes les années précédentes, cela donnera lieu à une manifestation avec lecture publique et exposition. Merci à Véronique Paris d’Aubagne Ville lecture de nous donner ainsi l’occasion de partager avec des plus jeunes des moments très forts autour de notre passion pour l’écriture et l’illustration.

     

    Enfin, un travail en cours. Un projet éditorial auquel j’ai été invité et qui se définit ainsi : « des arguments pour résister à l’intégrisme financier, la possibilité de rêver un monde, des histoires de luttes et de progrès humains, des textes émancipateurs et jubilatoires, des grains de sable et des pavés, et, comme le résumait une banderole Place de la Bastille, « Un monde de partage et non un partage du monde ». Joli programme, non ? Mais je n’en dirai pas plus… Du moins pour cette fois !

    Et pour finir, comme signerait un groupe que j’aime beaucoup : « Amours et révoltes ! »

     

  • Atelier kolams à L'Ivre Jeunesse

    Françoise Malaval a animé un atelier kolam lors de la belle fête L'Ivre Jeunesse à Châtillon Saint-Jean dans la Drôme. Un « kolam » est un dessin tracé sur le sol devant les maisons en Inde du Sud. C’est un signe de bienvenue. Il est exécuté tous les matins après avoir balayé et lavé le seuil.

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    Après avoir réalisé un kolam devant l'entrée du salon du livre, Françoise à présenté aux jeunes participants quelques exemples, des motifs de dessins et la façon de les exécuter avec des poudres colorées et à main levée.

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    Chacun s'est ensuite choisi un modèle traditionnel de l'Inde du Sud.

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    Puis les "petites mains" se sont mise au travail avec un sérieux sans faille et une incroyable dextérité!

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    En voyant se dérouler de façon aussi enthousiasmante cet atelier kolam mené par Françoise, je me suis dit que les enfants sont toujours prêts pour l'aventure du partage même avec des traditions aussi lointaines pour eux que celles qu'on peut voir s'étaler au seuil des demeures dans les rues du Tamil Nadu ou d'autres états du Sud et du centre de l'Inde. Pour peu qu'il  mette en oeuvre l'éveil du sens esthétique, une pratique artistique, le plaisir de faire et de montrer... l'art fait voler en éclat les barrières qui nous séparent et la culture n'est plus ce qui nous distingue mais bien ce qui nous réunit où que l'on soit né, quel que soit le pays où l'on grandit. Les enfants le comprennent intuitivement. Trop d'adultes s'efforcent d'oublier cette intuition-là... ceux qui précisément ont plus que d'autres trahi les élans libres et généreux de l'enfance.

  • L'Ivre Jeunesse

    Un samedi de soleil, de partage, d'amitié et de lectures... L'Ivre Jeunesse à Châtillon Saint-Jean, une manifestation autour du livre comme Françoise et moi les aimons: faite (fête) avant tout pour l'enfant! Et une équipe super CHALEUREUSE... C'est enfin le PRINTEMPS... le vrai, celui de l'intelligence et du plaisir des livres (pas celui des haineux qui s'habillent en rose pour tromper le monde!)

     

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     Une salle entièrement pavoisée avec les travaux plastiques de jeunes élèves.

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    Pierre-Yves Tarravello, cheville ouvrière de cette fête livresque, veillant à ce que tout baigne!

     

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    L'ami Jean-Yves Loude et Françoise faisant face aux lectrices enthousiastes de leur Camion Frontière

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    Nos stands décorés par les élèves à partir des livres de Françoise, des miens, de ceux que nous avons aussi eu le bonheur de faire en commun.

    Saurez-vous deviner desquels il s'agit?

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    Indice, détail ... il y avait un mur qui séparait les uns des autres

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    Indice, détail : la longue marche d'un prince, de sa belle et de son courageux frère

  • Les traces qu'on laisse même quand le voyage est immobile

    A lire dans le magazine Doubs en ligne

    Voyages immobiles De l’Isle-sur-le-Doubs à l’île de l’O de l’A

    Au fil des mois, les collégiens ont élaboré ensemble une intrigue, puis l’ont enrichie par petits groupes de façon à composer un récit polyphonique agrémenté de collages plein d’imagination. Les planches de leur ouvrage conçu avec le concours des éditions Æncrages, de Baume-les-Dames, seront révélées au cours d’une exposition au collège en fin d’année scolaire.
    De cette expérience d’atelier d’écriture, ils reviennent tout étonnés : « Ce n’est pas facile d’écrire une histoire, c’est un vrai travail ! » Chemin faisant, ils ont acquis des connaissances de façon créative.
    Voyages immobiles est un thème de travail proposé par la Médiathèque départementale à son réseau de bibliothèques ainsi qu’aux établissements scolaires. Françoise Malaval et Patrice Favaro ont été accueillis en résidence de création, avec le soutien financier de la commune de l’Isle-sur-le-Doubs et du Conseil général. C’est à Bournois qu’ils ont écrit leur Voyage au delà du par-delà. À découvrir à l’automne aux éditions Æncrages.

     

    à lire et voir en entier ici, avec la vidéo sur le travail mené avec les élèves du collége Paul Elie Dubois de l'Isle sur le Doubs.

  • Fin de résidence... mais affaire à suivre!

     Vendredi 5 avril se terminait notre résidence à L'Isle sur le Doubs. Françoise Malaval et moi-même y avons passé un peu moins de trois mois en deux temps. C'est déjà un petit bout de vie. Des moments privilégiés pour conclure notre séjour: le temps de l'échange, des regards croisés sur le travail accompli avec les uns et les autres, et les mots amis.

     

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    Dernière mise au point avec l'ami Yves Bourdais, de la Médiathèque départementale du Doubs et cheville ouvrière de notre résidence, sans qui rien n'aurait pu se faire... du début jusqu'à la fin. Un très grand merci, Yves, surtout pour tous nos échanges autour des voyages immobiles, de certaines îles, et de la poésie qu'il y a à les dire...

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    Dans l'assistance présente à la bibliothèque, beaucoup étaient à la fois public et acteurs.

     

    Odile Blanchard présente le livre accordéon géant réalisé avec sa classe de CP.

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    Où l'on passe du premier rang à la scène! Superbe lecture du récit d'aventure maritime écrit, illustré (et bientôt joué), par la classe de CM2 de l'école Bourlier.

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    Sous l'oeil attentif et bienveillant du maître et metteur en scène, Samuel Dufour.

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    Lecture et présentation du Carnet de bord du Splendide réalisé par la classe de 5ème du collège Paul Elie Dubois sous la direction de leur professeur de lettres, Sandrine Jacquel-Blanc.

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    Le temps enfin venu de saluer l'événement comme il se doit... Libations en honneur aux mots et aux images qui partent et nous portent en voyage. (Françoise au premier plan)

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    Evelyne Guizoni-Gainet, bibliothècaire à L'Isle sur le Doubs et Isabelle Moureaux, conservatrice de la Médiathèque départementale. Sourires et joyeuse ambiance...  parce qu'on sait qu'on se reverra bientôt. Rendez-vous est pris en septembre pour la parution du texte et des planches gravées par Françoise durant cette résidence chez un éditeur-artiste-artisan du Doubs. Promis, on en reparle le temps venu. Affaire, et belle affaire, à suivre!

  • Le principe de la relativité

    Nouvelle gravure de Françoise pour notre projet Voyage au-delà du par-delà, une revisitation du Voyage de Mandeville. Et en exclusivité super mondiale et intergalactique... pour quelques jours seulement sur ce blog, le texte qui va avec. Bon voyage!

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    Des cannibales. Quelle frontière invisible, quelle ligne de partage des eaux ai-je franchi lorsque je parvins en ces funestes territoires où les habitants mangent plus volontiers chair d’homme que nulle autre et où ils jurent que c’est la plus douce du monde ? Dans l’île qui a nom Dondia, s’il est dit qu’un malade doit mourir, alors quelque proche parent lui met un gros morceau de pain sur la bouche et l’y tient jusqu’à étouffer le souffrant. On découpe ensuite le corps du défunt en pièces et ses amis sont priés de venir le manger. S’ils trouvent que sa chair est encore grasse, il en est fait grande fête car tous prétendent qu’il est bon de l’avoir si tôt fait passer de vie à trépas sans qu’il ait eu à dépérir et à trop souffrir. Mais si sa chair est maigre, tous se lamentent car ils trouvent fort mauvais de l’avoir laissé languir longtemps sans raison et il leur en faudra faire pénitence. Dans le royaume qui s’appelle Byboth, il est une coutume respectée dans tout le pays : quand un père meurt, son fils lui montre de grands honneurs. Il se doit tout d’abord de faire venir amis, parents, prêtres et ménestriers, le tout en très grand nombre. Puis il ordonne qu’on conduise joyeusement le corps de son père sur une montagne. Quand on l’a porté là, un des prêtres tranche la tête du défunt et la donne au fils, tandis que les autres officiants découpent le corps en pièces et le donnent aux aigles et vautours qui, connaissant cette coutume, sont venus exprès de toutes parts. Ensuite, le fils revient avec ses parents et ses amis dans sa maison où la tête de son père est mise à cuire. Chacun en obtient un bout à manger et le fils se sert du crâne de son père en guise de hanap et il boit en mémoire de celui à qui cette tête appartenait. En ces pays, aimer un proche décédé est un mot qu’il faut entendre d’une manière singulière, on y aime ses défunts parents à pleines dents. Combien sans doute ces gens-là goûteraient-ils peu la façon d'aimer et d'honorer que nous montrons à l’endroit des nôtres en les laissant pourrir en terre.

     

    tous droits réservés P.Favaro et F.Malaval.

  • À bord du Splendide

     Suite de la résidence écriture/illustration à L’Isle sur le Doubs.

    La navigation littéraire (que j'anime ici en compagnie de Françoise Malaval) continue vers les îles lointaines avec la classe de 5éme de Sandrine J-B. L’écriture a pris la forme d’un carnet de bord dont les pages sont tenues alternativement par différents membres de l’équipage: du navigateur au simple cuisinier en passant par un botaniste, un zoologue… et même un ethnologue. La destination du Splendide ? Elle répond en écho au travail d’écriture et de gravure que Françoise et moi menons parallèlement et qui a pour titre Voyage au-delà du par-delà. Le Splendide fait donc pour sa part route vers une île, l’île de l’O de l’A !

    Ci-dessous, le travail d'illustration en cours, mise en place provisoire des divers éléments en papier découpé qui composent une image avant le montage et collage définitif.

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     le Splendide dans la tempête

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    L'indémodable figure du naufragé

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    Un perroquet à bord... naturellement!

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    Droit devant la proue du Splendide apparaît enfin l'île de l'O de l'A!

     

  • Sur l'océan des histoires

    La navigation hauturière sur la mer des histoires, chère à Salman Rushdie, continue à L'Isle sur le Doubs.

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    Après lectures de quelques-uns de mes bouquins, des élèves du collège ont embarqué avec Françoise et moi pour un voyage imaginaire à bord du Splendide, un fier navire qui fait route vers l'île de l'O de l'A.

     

    Du côté des élèves les plus jeunes, des CP, c'est le récit illustré de 19 nuits d'exploration solitaire dans la classe endormie qui va faire frissonner le lecteur ... Le tout sera mis en page dans un livre accordéon géant dont les pages accueillent dès à présent leurs fonds colorés.

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    Un premier essai de mise en page.

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    Ah oui, il sera aussi question de lapin. Pourquoi? Parce qu'il y en a un qui vit dans la classe et les enfants se demandent bien quelles navigations sont les siennes durant les longues nuits qu'il traverse en solitaire.

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  • L'Isle sur le Doubs qui voyage

    Hier, Françoise Malaval et moi-même avons animé une journée d'initiation au carnets de voyage à la bibliothèque de L'Isle sur le Doubs dans le cadre notre résidence éciture/illustration.

     

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    « Le voyage est une fabrique durable de souvenirs. Le carnet de voyage en est l’un des chantiers», comme l'a écrit le carnetiste Simon.

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    Le fil de l'histoire, le fil du voyage... ce qui nous relie les uns aux autres, de la même nature que celui qui assemble ces pages de papier ramené de Pondichéry pour nos stages pour des reliures à la japonaise... déjà tout un voyage.

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    De tous les livres à faire, le plus difficile, à mon avis, c'est la traduction. Or, voyager, c'est traduire ; c'est traduire à l'œil, à la pensée, à l'âme du lecteur, les lieux, les couleurs, les impressions, les sentiments que la nature ou les monuments humains donnent au voyageur. Lamartine, Visite au Parthénon, 1834

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    « Le (récit) livre de voyage est une histoire vraie qui doit se vivre comme une fiction puisqu’il présente l’inconnu.» Michel Chaillou, Pour une littérature voyageuse

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    Et vient enfin le moment de se dévoiler... le carnet de voyage est un objet de partage.

    « L’écrivain  ne fabrique ni les mots ni les choses, il les marie, et lorsque le mariage est réussi, le lecteur qui [a aussi tout ou presque tout vécu] mais n’a pas fait ce travail de greffier, claque dans ses doigts et se dit : “c’est ça, c’est exactement ça !” » Nicolas Bouvier, L’Échappée belle, Métropolis, Genève 2000.