Hier, Françoise Malaval et moi-même avons animé une journée d'initiation au carnets de voyage à la bibliothèque de L'Isle sur le Doubs dans le cadre notre résidence éciture/illustration.
« Le voyage est une fabrique durable de souvenirs. Le carnet de voyage en est l’un des chantiers», comme l'a écrit le carnetiste Simon.
Le fil de l'histoire, le fil du voyage... ce qui nous relie les uns aux autres, de la même nature que celui qui assemble ces pages de papier ramené de Pondichéry pour nos stages pour des reliures à la japonaise... déjà tout un voyage.
De tous les livres à faire, le plus difficile, à mon avis, c'est la traduction. Or, voyager, c'est traduire ; c'est traduire à l'œil, à la pensée, à l'âme du lecteur, les lieux, les couleurs, les impressions, les sentiments que la nature ou les monuments humains donnent au voyageur. Lamartine, Visite au Parthénon, 1834
« Le (récit) livre de voyage est une histoire vraie qui doit se vivre comme une fiction puisqu’il présente l’inconnu.» Michel Chaillou, Pour une littérature voyageuse
Et vient enfin le moment de se dévoiler... le carnet de voyage est un objet de partage.
« L’écrivain ne fabrique ni les mots ni les choses, il les marie, et lorsque le mariage est réussi, le lecteur qui [a aussi tout ou presque tout vécu] mais n’a pas fait ce travail de greffier, claque dans ses doigts et se dit : “c’est ça, c’est exactement ça !” » Nicolas Bouvier, L’Échappée belle, Métropolis, Genève 2000.