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  • Au pas des ânes

    Pour tous ceux qui aiment le voyage, le dire du voyageur, le rythme des pas qu'on ne compte pas... pour tous ceux qui ont plongé ne serait-ce qu'une fois leur regard dans celui d'un âne gris, blanc, noir... je conseille la lecture du bouquin de deux ethnologues (et amis) nomadisant dans le Roannais. Un florilège de rencontres humaines, chaleureseument humaines, humainement humaines: ce livre est un véritable anti-dépresseur!

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  • 451

    Le philosophe Giorgio Agamben, l’écrivain Michel Butel, l’éditeur Maurice Nadeau et bien d'autres lancent, dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 6 septembre, « L’appel des 451 pour agir et sauver l’édition » que je découvre ce jour et vous invite à découvir ci-dessous.


    Appel des 451,

    pour la constitution d’un groupe d’action et de réflexions
    autour des métiers du livre


    Extraits de cet appel qui résonne en écho total (que je souligne) à ce que j'écrivais dans le précent post.

    la  « pseudo-démocratisation de la culture, qui continue de se faire par le bas, et se réduit à l’appauvrissement et l’uniformisation des idées et des imaginaires pour correspondre au marché et à sa rationalité »...

    « C’est parce que nous prenons la mesure du désastre en cours que nous sommes optimistes: tout est à construire. Avant tout, nous voulons cesser de nous rejeter éternellement la faute les uns sur les autres et couper court à la résignation et au défaitisme ambiants.?Nous lançons donc un appel à tous ceux et toutes celles qui se sentent concernés à se rencontrer, en vue d’échanger sur nos difficultés et nos besoins, nos envies et nos projets. »


    « Avant, il y avait la tomate. Puis, ils ont fabriqué la tomate de merde. Et au lieu d’appeler la tomate de merde “tomate de merde”, ils l’ont appelé “tomate”, tandis que la tomate, celle qui avait un goût de tomate et qui était cultivée en tant que telle, est devenue “tomate bio”. À partir de là, c’était foutu. » Aussi nous refusons d’emblée le terme de «  livre numérique »:  un fichier de données informatiques téléchargées sur une tablette ne sera jamais un livre.


  • Le net, le net, la toile... mais avez-vous pensé à l'araignée?

    Le net, le net, la toile... mais avez-vous pensé à l'araignée?

    Rentrée littéraire, quelle farce !

    Ce qui tue le livre papier? C'est la banalisation. Elle tue le désir, toujours, et sans désir... tout organisme vivant devient très vite une nature morte! Or, avec d'une part la meilleure volonté du monde (l'action pour la démocratisation culturelle) et de l'autre de bas appétits commerciaux (la grande distribution, qu'on se souvienne des slogans de la Fnac tentant de faire passer ces deux idées pour une seule) , on a réussi le tour de force pour rendre  le livre accessible à tous de finalement le banaliser à mort.

    Pour s’en persuader, que l’on considère la surproduction actuelle qui l’assimile encore plus à un objet jetable... du papier, guère plus. Trop de livres, c'est ce qui tue le livre. Qu'on plonge ne serait-ce qu'un instant dans ces opus publiés à la chaîne, et l'évidence apparaît : neuf fois sur dix, du papier, guère plus, vous dis-je. Les perles sont toujours aussi rares, mais le drame c'est qu'elles sont aujourd'hui noyées dans l'écume surabondante de la médiocrité. Tous, auteurs, éditeurs, libraires nous participons du même mouvement et de fait scions la dernière branche qui nous supporte encore. Au lieu de se lancer dans une recherche de toujours plus de qualité, au lieu de se fixer le but d'un renouveau, parce que tout est encore à inventer, du livre-papier-objet comme pourraient le permettre les technologies de pointe actuelles dans le domaine de l'impression, de la maquette, du façonnage, de la reliure... on assiste exactement au contraire (parce que l'on croit stupidement qu'un livre ce n'est guère plus que du papier) et les rares artisans du beau livre mettent les uns après les autres la clé sous la porte.

    Oui, mais il y a la révolution du livre numérique, me dira-t-on.

    Mais sur quoi se porte le désir du lecteur dans ce domaine aujourd'hui? Quel est le véritable objet de son désir: l'appareil numérique muni d'un écran permettant le téléchargement de textes... bien plus que le texte lui-même.

    De là à penser que ce dernier est après tout superflu, obsolète et bien peu "désirable"....  et que mieux vaut charger sur son écran-pad-palette-phone-liseuse des images qui bougent... bien plus divertissantes, il n'y a qu'un pas largement franchi déjà.

    Dans peu de temps la boucle sera alors bouclée. Bienvenue en Lobotomie.

    J'entends déjà les cris des technolâtres "refuser le progrès, c'est être réactionnaire!"

    De quel progrès s'agit-il, celui qui a permis à Apple de devenir l'entreprise possédant la plus grande valeur marchande au monde, tout en se faisant passer depuis toujours pour ce qu'elle n'est pas ? (Il faudrait faire une étude sur l'aliénation "macophile") Et je ne parle pas des autres Microsoft, Samsung et Cie qui courent derrière avec la même ambition.

    Le progrès qui permet aux publicitaires de tout poil, sondeurs sans scrupules, démarcheurs invasifs et au final marchands aux appétits d'ogres de tout savoir sur vous, de vous traquer comme du gibier, de se comporter comme araignée régnant sur sa toile?

    Le progrès qui permettra peut-être demain à un pouvoir totalitaire de tout voir, tout savoir, tout contrôler, et d'effacer, voire même physiquement, toute contestation, faute d'avoir réalisé à temps une véritable révolution citoyenne en ce domaine?

    Ce ne sont pas les nouvelles technologies qui sont en jeu (la preuve, j'en use ici-même), pas plus aujourd'hui avec le numérique qu'hier avec la machine à vapeur,  mais l'usage qui en est fait pour asservir les hommes au profit d'un petit nombre d'entre eux*. Réfléchissez, combien y en a-t-il parmi-nous qui savent réellement ce qui se passe sur son ordinateur... en tâche de fond. Je corrige, entendez: "en tache", sans accent, c'est le mot qui convient concernant nos libertés.

     

    * L'expansion du colonialisme à la surface du globe ne devint possible que grâce à la machine à vapeur et ensuite au moteur à explosion. Le fait de s'affranchir plus facilement des distances dopa littéralement la capacité de certains peuples à exploiter et opprimer les autres...

     

     

  • Les enfants de demain

    Aux voleurs d'enfance impunis que sont les prédateurs... économiques.

    La peur de la misère touche 58% des enfants, selon une étude Ipsos pour le Secours populaire.

     

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    sur Rue 89 à lire ici

    Besoin d'un dessin.... d'enfant?

  • Pensée

    Nous efforçons de construire la société du pire. Comment dès lors s’étonner qu’il advienne ?

  • Citation

    C’est l’écrivain qui fait le paysage et non le paysage qui inspire l’écrivain. Lorenzo Pestelli, Le long été.

  • Et cris de plumes...

     Les traitements révoltants que subissent les animaux (élevages, abattoirs, jeux du cirque, etc.) nous ne pouvons les qualifier d'inhumains, car ce sont bien des êtres humains doués de raison, de pensée, qui les pratiquent sur des être qui, prétendons-nous, en sont dépourvus. Théodore Monod disait qu'il serait grand temps que l'homme s'hominise enfin. Oui, mais ce temps risque fort de manquer à l'espèce humaine si elle persiste dans sa rage de tout détruire... pour n'adorer qu'un veau d'or.

     

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    "Mais ce ne sont que des bêtes, il ne faut pas faire d'anthropomorphisme" m'objectera-t-on… Quelle stupidité ! Il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir qu'elles partagent avec nous la crainte, la peur de la souffrance, la fuite devant la douleur, la panique, et sans doute même l'angoisse face à une mort proche. Et qu'on ne vienne pas me sortir l'argument fallacieux qu'être sensible au sort de bêtes, c'est ne pas l'être au sort des hommes.
    C'est bien tout le contraire!
    Le processus mental qui permet à des hommes d'accomplir de tels actes de brutalité abjecte, comme par exemple pour la corrida, est exactement le même que celui qui était en vigueur dans les camps de la mort ou encore celui qui anime le psychopathe . Je ne compare pas les faits, entendons nous bien, j'en entends déjà qui hurlent d'indignation devant ce rapprochement, les faits sont de nature différente, je ne prétends pas le contraire, mais ce que je mets en parallèle, c'est cette défaillance morale (c'est cela la maladie du psychopathe) qui fait qu'en ne donnant plus à l'autre qu'une valeur d'objet, on s'autorise toutes les monstruosités.

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    Que cet autre soit homme ou bête, qu'est-ce que ça change? Le tortionnaire perçoit l'autre comme un simple objet à sa disposition, l'assassin aussi, le violeur aussi. Et cet "autre ramené à l'objet", on le voit partout dans le monde et chaque jour, ce sont hommes, femmes, enfants... et bêtes.

    Alors pourquoi plus précisément mettre en avant le souci de la condition animale? Parce qu'il a une vertu pédagogique, voire rédemptrice oserais-je ajouter. Parce qu'il me semble que tant que nous manquerons d'une compassion minimale envers les êtres les plus faibles que sont en vérité les animaux… comment pourrions-nous en avoir vis à vis de ceux que nous considérons comme appartenant à l'espèce dominante, la nôtre? Tant que cela durera, le pire sera toujours à craindre envers nous-mêmes.

    Extrait de mon prochain roman jeunesse: La vérité crue, éditions Thierry Magnier, parution le 3 octobre

     

    Le directeur se dirigea vers le milieu du réfectoire. La salle était enfin devenue silencieuse, les autres enfants s’étaient tus : ils attendaient avec impatience de voir ce qui allait arriver à leur camarade.

    — Eh bien ! Qu’est-ce qui se passe ? demanda le directeur avec la voix la plus douce possible.

    Le garçon montra son ventre.

    — Quoi, ça ne va pas ? Tu as mal à cet endroit ?

    — Les petits veaux.

    — Quoi ? Mais qu’est-ce que tu me racontes, mon petit ?

    Le garçon lui lança à la figure :

    — Mon ventre, ce n’est pas un cimetière pour les petits veaux !

     

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