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Le net, le net, la toile... mais avez-vous pensé à l'araignée?

Le net, le net, la toile... mais avez-vous pensé à l'araignée?

Rentrée littéraire, quelle farce !

Ce qui tue le livre papier? C'est la banalisation. Elle tue le désir, toujours, et sans désir... tout organisme vivant devient très vite une nature morte! Or, avec d'une part la meilleure volonté du monde (l'action pour la démocratisation culturelle) et de l'autre de bas appétits commerciaux (la grande distribution, qu'on se souvienne des slogans de la Fnac tentant de faire passer ces deux idées pour une seule) , on a réussi le tour de force pour rendre  le livre accessible à tous de finalement le banaliser à mort.

Pour s’en persuader, que l’on considère la surproduction actuelle qui l’assimile encore plus à un objet jetable... du papier, guère plus. Trop de livres, c'est ce qui tue le livre. Qu'on plonge ne serait-ce qu'un instant dans ces opus publiés à la chaîne, et l'évidence apparaît : neuf fois sur dix, du papier, guère plus, vous dis-je. Les perles sont toujours aussi rares, mais le drame c'est qu'elles sont aujourd'hui noyées dans l'écume surabondante de la médiocrité. Tous, auteurs, éditeurs, libraires nous participons du même mouvement et de fait scions la dernière branche qui nous supporte encore. Au lieu de se lancer dans une recherche de toujours plus de qualité, au lieu de se fixer le but d'un renouveau, parce que tout est encore à inventer, du livre-papier-objet comme pourraient le permettre les technologies de pointe actuelles dans le domaine de l'impression, de la maquette, du façonnage, de la reliure... on assiste exactement au contraire (parce que l'on croit stupidement qu'un livre ce n'est guère plus que du papier) et les rares artisans du beau livre mettent les uns après les autres la clé sous la porte.

Oui, mais il y a la révolution du livre numérique, me dira-t-on.

Mais sur quoi se porte le désir du lecteur dans ce domaine aujourd'hui? Quel est le véritable objet de son désir: l'appareil numérique muni d'un écran permettant le téléchargement de textes... bien plus que le texte lui-même.

De là à penser que ce dernier est après tout superflu, obsolète et bien peu "désirable"....  et que mieux vaut charger sur son écran-pad-palette-phone-liseuse des images qui bougent... bien plus divertissantes, il n'y a qu'un pas largement franchi déjà.

Dans peu de temps la boucle sera alors bouclée. Bienvenue en Lobotomie.

J'entends déjà les cris des technolâtres "refuser le progrès, c'est être réactionnaire!"

De quel progrès s'agit-il, celui qui a permis à Apple de devenir l'entreprise possédant la plus grande valeur marchande au monde, tout en se faisant passer depuis toujours pour ce qu'elle n'est pas ? (Il faudrait faire une étude sur l'aliénation "macophile") Et je ne parle pas des autres Microsoft, Samsung et Cie qui courent derrière avec la même ambition.

Le progrès qui permet aux publicitaires de tout poil, sondeurs sans scrupules, démarcheurs invasifs et au final marchands aux appétits d'ogres de tout savoir sur vous, de vous traquer comme du gibier, de se comporter comme araignée régnant sur sa toile?

Le progrès qui permettra peut-être demain à un pouvoir totalitaire de tout voir, tout savoir, tout contrôler, et d'effacer, voire même physiquement, toute contestation, faute d'avoir réalisé à temps une véritable révolution citoyenne en ce domaine?

Ce ne sont pas les nouvelles technologies qui sont en jeu (la preuve, j'en use ici-même), pas plus aujourd'hui avec le numérique qu'hier avec la machine à vapeur,  mais l'usage qui en est fait pour asservir les hommes au profit d'un petit nombre d'entre eux*. Réfléchissez, combien y en a-t-il parmi-nous qui savent réellement ce qui se passe sur son ordinateur... en tâche de fond. Je corrige, entendez: "en tache", sans accent, c'est le mot qui convient concernant nos libertés.

 

* L'expansion du colonialisme à la surface du globe ne devint possible que grâce à la machine à vapeur et ensuite au moteur à explosion. Le fait de s'affranchir plus facilement des distances dopa littéralement la capacité de certains peuples à exploiter et opprimer les autres...

 

 

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