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Qu'ils crèvent les auteurs: vers un abandon de parternité ?

Je rappelle que ce motif récurrent de "Qu'ils crèvent... " est un hommage à Tadeuz Kabntor, voir ici ce billet précédent.

Le droit d'auteur au sens moral du terme garantit la paternité sur le texte

Il ne faut pas oublier que le droit moral recouvre d'une part les prérogatives d'ordre patrimonial ou pécuniaire - c'est le sens habituel de droit d'auteur -  et, d'autre part, les prérogatives d'ordre moral. Or, c'est bien sûr de cela dont il s'agit dans ce débat. Le droit moral, à savoir le droit de paternité, de divulgation, de retrait et le droit au respect de l'oeuvre doit reste primordial : imprescriptible et inaliénable comme c'est le cas aujourd'hui depuis la loi de 1957. Le priver de ce caractère inaliénable, c'est remettre en cause le lien de filiation entre une oeuvre et son auteur. C'est la mort de l'auteur.

On sait à quel point le statut de l'auteur est fragile aujourd'hui, sur le plan économique (donc, eu égard au droit patrimonial) ; si, en plus,  le droit moral de l'auteur peut être transmis à un tiers, par exemple l'éditeur ou l'investisseur, c'est la figure de l'auteur qui disparaît, indépendamment même des questions de rémunération. Ce serait une régression totale, un retour au systéme des privilèges aboli avec la Révolution et qui permettait aux éditeurs de devenir des propriétaires à part en tière de l'oeuvre, l'auteur le leur ayant abandonné contre une somme forfaitaire. Le livre est une propriété, certes, mais immatérielle, et l'auteur doit toujours pouvoir être reconnu comme son origine incontestable.


Ma réaction:

Tout à fait, c'est bien de cela qu'il s'agit et c'est cette filiation qui est souterrainement mise en cause. La raison? Faire de l'auteur, me semble-t-il, un simple et anonyme intervenant œuvrant pour une part seulement à la réalisation d'un produit numérique dont il ne sera plus qu'un contributeur (au mieux salarié, mais plus souvent encore pigiste) parmi une multitude d'autres. Qu'on observe ce qui se passe dans le domaine du multimédia et des jeux pour en avoir une idée. Hélas! Il suffit pourde consulter quelques forums de graphistes et d'artistes en ce domaine pour constater que c'est l’esclavage, ou presque!

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