Parfois le doute vous étreint... l'inutilité d'écrire des mots... Nicolas Bouvier disait: Ne pas croire que les écrivains voyageurs passent leur temps à tailler à la machette leur piste dans la brousse. /.../ S'il en était ainsi, ils n'auraient pas le temps d'écrire une ligne.
Aucun besoin de tenir un journal, aucun besoin de noter quoi que ce soit. Ah, si! Dès notre arrivée, nous avons vu un éléphant dans les rues de Delhi! Il paraît que c'est un heureux présage.
En dehors de cet événement, toujours aucun besoin de prendre la moindre note. À quoi bon? C'est Étrange, je tiens toujours un journal lorsque je voyage, absolument jamais le reste du temps. Ai-je donc la sensation, en revenant ici en Inde, de retrouver un autre chez moi? Ou bien est-ce la fraîcheur de mon regard passé qui s'est à jamais évanouie?
New Delhi, décembre 1994