Une question cent fois posée : quand cela vous a-t-il pris de vouloir écrire ? Je réponds toujours : dès que j’ai su le faire... vers 6-7 ans ! On pense souvent qu’il ne s’agit là que d’une pirouette. Mais non, je crois que tout créateur ne fait que réaliser le rêve d’enfant qu’il porte en lui. Certains ont la chance d’en avoir conscience très tôt, ils peuvent donc s’y atteler encore jeune. À d’autres, il faut plus longtemps, le chemin est plus sinueux, ce fut le cas pour moi qui n’ai écrit mon premier roman qu’à l’âge de 40 ans ! Pourtant l’envie était là depuis toujours... mais je pensais que ce n’était pas pour moi, que je n'en serais pas capable, qu'il me fallait gagner ma vie autrement. Un même parcours pour Françoise Malaval.
En rangeant nos archives, courriers, photos, etc., je suis tombé sur une sorte de petite carte adressée par Françoise à sa grand-mère alors qu’elle n’avait que 7 ans. Françoise n'en garde pas le moindre souvenir et elle a encore moins idée de comment ce modeste bout de papier a pu traverser les décennies (et de nombreux déménagements) sans se perdre.
Sur le verso, une peinture qu’elle a réalisée pour illustrer (eh oui, déjà !) son petit mot.
Tout est là dès le départ, les premières années: nos passions, nos talents, notre force créatrice... On ne devrait jamais écouter tous ceux qui veulent nous persuader qu’il faut en faire le deuil pour vivre « sérieusement ». Ceux-là nous mentent, ceux-là entendent faire passer leur faiblesse, leur peur, leur renoncement à leurs rêves pour une loi universelle qu’ils appellent indument : devenir adulte. Mais ceux-là, c’est de la vraie vie qu’ils font le deuil, ils sont devenus vieux avant même que d'avoir vécu. Il n'existe qu'une seule vérité pour vraiment grandir sans perdre son temps : ne jamais se laisser berner par un pareil chant des sirènes !