La plume claire et tranchante de Delfeil de Ton dans BibliObs nous dit et résume clairement le mauvais coup dont les auteurs ont été les victimes (pour un petit nombre d'entre eux "victimes consentantes" il faut bien le dire).
Extraits:
Bonjour l'arnaque. L'affaire avait été soigneusement dissimulée. Quels auteurs savaient que le sort de leurs livres se jouait au Parlement? Que le droit d'auteur, inaliénable, était remis en cause? Encore aujourd'hui, quand la loi n'a pas encore été promulguée (*), que les décrets d'application ne sont pas parus, qui connaît le texte voté par l'Assemblée nationale le 22 février? Voici, en gros. La Bibliothèque scanne 700 000 livres et, à mesure de leur scannage, leurs auteurs ou leurs ayants droit, non prévenus directement, auront six mois pour s'opposer à leur mise en vente auprès d'une société SPRD (de perception et de répartition des droits) qui assurera «paritairement» une rémunération aux auteurs et aux éditeurs d'origine.
Truanderie magnifique car ces éditeurs d'origine, et pour cause, ne détiennent pas les droits numériques de la quasi -totalité des ouvrages publiés au vingtième siècle. Ils n'ont donc pas à toucher un centime là-dessus mais voici que cette loi dépossède les auteurs pour engraisser les éditeurs, lesquels, on s'y attendait, se félicitent d'une législation à l'élaboration de laquelle ils viennent si discrètement de participer.Il y a mieux. Un ouvrage épuisé, quand c'est du fait de l'éditeur, ne lui appartient plus. Il appartient exclusivement à son auteur. Lequel le réédite si ça lui chante, rien de plus aisé sur Internet, ce n'est pas à des fonctionnaires d'en décider et de le faire à sa place. Un auteur gère sa carrière et sa production comme il l'entend. Le voilà privé de cette autonomie indispensable.
Lire l'article en entier ici, tout y est dit. Reste à mettre en oeuvre la résistance!