Je rêvais d'Ailleurs.
Voir enfin le Sud, l'autre hémisphère, franchir la ligne et basculer, plonger la tête dans les étoiles, elles jouent ici à tracer de nouvelles marelles, au-dessus d'océans infiniment plus bleus.
Au fil des jours, au gré des mots et des contes, c'est une terre rouge, et rougie trop souvent, que j'ai arpentée durant trois mois, cette année-là.
Je rêvais d'Ailleurs., et c'est ainsi que j'ai rencontré l'Autre.
Est venu alors le temps du tissage, celui que forme la plus belle et la plus riche des trames : celle qui conjugue fil noir, fil blanc, fil jaune. Une fois la confiance établie, simple passeur de parole que je suis, j'ai donc œuvré sur le même métier que lui, qu'elle. Toi l'autre.
Et le motif s'est peu à peu dessiné sur le manou : un arc-en-ciel comme on n'en voit nulle part ailleurs qu'à Canala. Un arc-en-ciel du cœur, dans une case aux livres, entourés de bébés dévoreurs... de livres, de mots et d'images.
Canala, Kanaky pour les uns, Calédonie pour les autres, 2003
lino gravure "pin colonnaire (le masculin), cocotier (féminin)" de Françoise Malaval
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