En route pour Baalbek, puis plus au nord encore vers Hermel, une bourgade au bord du fleuve Oronte. Pauvreté, tristesse. Camps de réfugiés, des Bédouins se sont fossilisés là: de l'errance à la désespérance. Nous roulons à travers un paysage sans aucune tendresse. Plus d'une fois à un carrefour, nous tombons sur des types en civil, des sales gueules, vraiment. Pas un signe, pas un geste, mais mon chauffeur de taxi s'arrête, il baisse la vitre. Les barbouzes venues de Syrie, le flingue glissé au milieu de la ceinture, comme un deuxième sexe toujours raide, nous examinent comme de simples cloportes qui seraient à portée d'un coup de talon, avant de nous laisser repartir sans avoir prononcé un mot.
Glaçant.
Liban, octobre 2004, plaine de la Bekaa