En route pour Baalbek, puis plus au nord encore vers Hermel, une bourgade au bord du fleuve Oronte. Pauvreté, tristesse. Camps de réfugiés, des Bédouins se sont fossilisés là: de l'errance à la désespérance. Nous roulons à travers un paysage sans aucune tendresse. Plus d'une fois à un carrefour, nous tombons sur des types en civil, des sales gueules, vraiment. Pas un signe, pas un geste, mais mon chauffeur de taxi s'arrête, il baisse la vitre. Les barbouzes venues de Syrie, le flingue glissé au milieu de la ceinture, comme un deuxième sexe toujours raide, nous examinent comme de simples cloportes qui seraient à portée d'un coup de talon, avant de nous laisser repartir sans avoir prononcé un mot.
Glaçant.
Liban, octobre 2004, plaine de la Bekaa
- Page 2
-
-
Carnets de doute...
Pour 2010, j'ai décidé de trier un peu les les notes brèves, comme des aquarelles, prises au cours de mes pérégrinations ces dernières années. Elles sont pour la plupart inédites... et ce serait peut-être une idée de les rassembler pour un recueil. C'est à voir... Pour l'instant je les livre en exclu aux amis lecteurs de ce blog sous cette nouvelle rubrique: MES CARNETS DE DOUTE
Il faudrait écrire un carnet de nuit, comme on fait des carnets de voyage. Les nuits dans le monde, les nuits dans la vie, les nuits qui marquent, les nuits de fête, les nuits de peur, les nuits qui n'en finissent pas, les nuits sans lune, les nuits claires comme le jour, etc.
Pondichéry, une nuit durant la mousson d'hiver
Aéroport de Tokyo : propre, lumière aseptisé, le Tokyo ga de Wim Wenders entraperçu un bref instant. Les escaliers mécaniques se dévident silencieusement, des ombres, des reflets de vitre à vitre, fantômes qui montent et qui redescendent, perdus, en transit. Et sur les toits, de désespérantes gifles de pluie.
Aéroport de Tokyo Nairita, Une autre nuit, après 11 h 45 de vol