Une publicité d'un racisme répugnant mais si commun à la fin du 19e siècle.
J'ai enfin pu visiter à loisir l''exposition Magasin des petits explorateurs (commissaire et concepteur de l'expo: Roger Boulay) pour laquelle j'ai eu le plaisir et l'honneur d'écrire un article dans le somptueux (49€ !) catalogue édité pour l'occasion.
Elle a répondu à toutes mes attentes sur le sujet abordé. Je pense qu'il était indispensable que soit enfin fait acte de ce qui a marqué si fortement l'esprit de tant de générations d'enfants européens et nord-américains dans la perception, hélas si désastreuse, des autres cultures que la (les) leur(s).
A mon sens, ce serait faire œuvre toute aussi utile que d'examiner dans la production destinée à la jeunesse d'aujourd'hui ce qui perdure de ces visions, au mieux ethnocentrées, au pire post-colonialistes. Certes, nous n'en sommes plus aux couvertures titrant Pif et Paf chez les Cannibales, mais il n'en reste pas moins que, l'année dernière, un manuel scolaire de Nathan suscitait la polémique pour avoir proposé un exercice de mathématique où les migrants remplaçaient les choux et les navets d'antan.
Ce dernier exemple me permet d'ailleurs de soulever un questionnement abordé lors de cette rencontre: l' impressionnante disparité qui existe entre, d'une part, une littérature de jeunesse d'aujourd'hui qui s'est affranchie des vieux schémas de pensée (en partie seulement et sans toujours éviter une certaine bonne conscience!) et le domaine des manuels scolaires de l'autre dans lesquels ces même schémas semblent avoir la vie dure mais avec des tirages qui sont au minimum 10 à 20 fois supérieurs à ceux des meilleurs albums jeunesse par exemple.
Si d'aventure, une réflexion sur ce sujet pouvait être menée, je serai tout à fait ravi d'y apporter ma très modeste contribution.