La loi du marché ? Mais ce n’est rien d’autre que la loi du plus fort, autrement dit la prédation et la violence pour seules règles. Accepterait-on que notre vie quotidienne soit soumise à la loi du plus fort comme dans la jungle ? Non, évidemment, notre société a élaboré un arsenal de loi visant à contenir les effets les plus violents des plus forts sur les autres : vol, viol, meurtre. Or, en matière économique… il n’en est rien : les grandes sociétés volent tout autant leurs employés que leurs consommateurs, violent les droits des uns et des autres, et se tuent entre elles impunément… Les grands patrons sont même sélectionnés en fonction de leur aptitude à mener à bien ce genre de pratiques ! Paradoxe : les ultralibéraux si prompts à agiter le tout sécuritaire… font une exception de taille : la loi du marché où tous les coups sont permis du moment que ce sont les forts qui les assènent sur le dos des faibles.
le "totem" de Wall Street, un taureau... ne serait-ce pas plutôt un veau d'or?
On met souvent en avant les salaires pharaoniques que les conseils d’administration des grandes entreprises octroient à leur PDG. À première vue, cela ne devrait être puisque ces salaires sont autant d’argent que les actionnaires pourraient se partager. Est-ce là le prix à payer pour avoir des dirigeants compétents capables de dynamiser une entreprise ? Absolument pas, le nombre de dirigeants laissant des coquilles vides après leur départ ne se compte plus (qui se souvient encore de Jean-Marie Meissier ?). Non, leur seule capacité qui est si hautement rémunérée est celle de faire exploser les dividendes sur un temps très court en diminuant la masse salariale par le licenciement ou la baisse drastiques des salaires (cf. article ci-après en guise de démonstration imparable). Que l’entreprise n’y survive pas n’est pas un problème pour des actionnaires qui, une fois empoché leur magot, iront aussitôt le placer ailleurs avant la débâcle. C’est cela le capitalisme financier, il se fait au détriment des entreprises, mais personne n’en dit mot. Les intéressés se font oublier, quant à la classe politique au pouvoir depuis des décennies (droite républicaine comme ce qu’il faut bien appeler aujourd’hui la droite socialiste) elle se garde bien d’évoquer le sujet en dehors du mois qui précède les élections présidentielles !
Dépêche AFP
Les syndicats de Veolia Eau ont dénoncé jeudi la «rémunération scandaleuse» de leur nouveau patron, Alain Franchi, alors que cette branche de Veolia Environnement est engagée dans un plan de suppressions de plus de 10% des effectifs. Veolia Eau, qui compte 15 000 salariés, avait confirmé à la fin de l’année un plan de suppression de 1 600 postes en France via un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Les élus du personnel, réunis en comité central d’entreprise (CCE), «ont décidé de quitter la séance pour protester contre la rémunération scandaleuse du mercenaire liquidateur Alain Franchi», affirme un communiqué commun des syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT et FO. Le nouveau patron, nommé en juillet, s’est «en effet octroyé un million d’euros», indique le communiqué qui précise que le PDG de Veolia Environnement, Antoine Frérot, s’est augmenté «de plus de 13%», soit «1,79 million d’euros».
Pour les naïfs qui croient encore au Père Noël, voici la baratin servi par le service communication de l’entreprise et qui se termine, ça va de soi… par la sacro-sainte… loi du Marché :
«Alain Franchi n’est pas un liquidateur, il a pour mission d’assurer un avenir pérenne à Veolia Eau en France, que Veolia Environnement n’a aucunement l’intention de céder», a réagi un porte-parole de l’entreprise qui précise qu'Alain Franchi «est rémunéré par Veolia Eau 933 000 euros bruts par an». Ce salaire, a-t-il ajouté, est «établi en accord avec les pratiques du marché pour des dirigeants d’entreprises de taille, revenus et enjeux comparables».
Le porte-parole de Veolia a également déclaré que le nouveau patron de la branche Eau «est mandaté pour mener à bien, de façon structurante, solide et durable, le ré-engineering d’une entreprise de 15 000 salariés qui (..) nécessite de se transformer profondément compte tenu des évolutions fortes de son marché».