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Aubagne... en épopées

Cette année, encore, Françoise Malaval et moi-même avons travaillé avec deux classes du collège Lou Garlaban, à l’invitation d’Aubagne Ville Lecture qu’anime Véroniques Paris. Nous y avons retrouvé deux professeures de français devenues de parfaites complices : Hélène et Patricia, et découvert deux classes avec des élèves formidables et inventifs... ce fut un vrai plaisir !

La première phase du travail a été menée en classe par les deux enseignantes autour de la lecture du Râmâyana, auquel j’ai consacré deux livres pour la jeunesse.

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Nous avons examiné ensuite cette épopée en tâchant de déterminer en quoi elle offrait une vision du monde qui était basée sur une tradition où le sexisme était de rigueur et la place de la femme entièrement subordonnée à l’homme. La scène où Râma, après voir délivré Sita qui a été enlevée par le roi des démons, la répudie simplement parce qu’il n’est désormais plus sûr d’elle (en fait, il ne l’a délivrée qu’afin de laver son propre honneur de roi), a provoqué de vives réactions !

S’en est suivi un débat d’où il a résulté que dans bon nombre de récits anciens, contes et mêmes fictions actuelles, ce schéma reste présent... et pesant. Débat qui a permis à certaines élèves de se faire entendre et à certains garçons de mieux considérer la place relative aux unes et aux autres ! Une grande découverte pour quelques-uns !

Puis, est venu le temps de la création, sur le registre de l’épopée, mais une épopée nouvelle qui balayerait les vieilles rengaines de la suprématie héroïque masculine. Je dois dire que j’ai rarement vu des élèves (garçons et filles) aussi stimulés par le sujet. Un des ressorts qui vous anime le plus à cet âge est bien en effet le sentiment que l’injustice est intolérable !

Les idées ont fusé tant sur le plan graphique que sur le plan narratif. Mais, le projet se terminant au mois de juin par une publication, je ne peux trop vous en dire pour le moment. Je ne suis autorisé qu’à vous en donner un tout petit avant-goût !

Avec la première classe.

 

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 Ce matin-là, le roi ne se réveilla pas...

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Sa fille fut chassée, on la confia à un batelier aveugle...

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Elle arriva dans un lieu où d’autres femmes avaient été chassées elles aussi parce qu’elles n’avaient pas eu d’enfants... On les voit ici bercer des pierres sur leur cœur... une très belle idée pleine de sens.

 

Avec la deuxième classe.

 

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L’héroïne remonte la rivière en étant portée par un mascaret...

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Elle rencontre un géant fainéant qui toujours grossit et grandit tandis que ses sept sœurs s’épuisent à le servir et rapetissent de jour en jour...

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Mais au bout de toute épopée, il y a toujours une contrée où le monde va comme il devrait... Dans celui-là coule une fontaine de vin, une autre de miel et une troisième de lait (Vous avez vu laquelle est cette dernière ? J’aime beaucoup cette trouvaille !)

Pour les illustrations, Françoise a fait travaillé les élèves selon deux techniques venues d’Inde, Râmâyana oblige.  Deux techniques qu’elle connaît extrêmement bien. La première est celle des Warlis, la deuxième vient des Gonds. Une superbe façon de faire voyager nos auteurs-illustrateurs en herbe !

 

 

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