Ce 14 mars. En compagnie de Philippe Godard et à l'invitation de la section d'Arles de Ligue des Droits de l'Homme animée par François Otto, nous avons rencontré les élèves de seconde du Lycée Pasquet à propos de notre ouvrage "Tina, Simon, Rachid et la politique". Une pénible impression de résignation perçue chez ces élèves face à la politique et à sa capacité de changer le cours des choses. On comprend mieux après pareille rencontre les taux d'abstention record constatés lors des derniers scrutins: un sentiment de désillusion, une méconnaissance des moyens d'action politique et la passivité qui en résulte. Une chose paraît cependant évidente au regard de cette situation: cela n'est pas un effet du hasard, nous sommes bien devant une stratégie visant à la captation du débat politique au profit d'une minorité, celle des grands médias et des grands partis prétendument représentatifs. Et du rapport de force que cette "occupation de l'espace démocratique" sous-tend.
Un exemple criant de vérité nous a d'ailleurs été donné lorsque les élèves se sont mis à critiquer durant le débat certains dysfonctionnement de l'institution scolaire (le peu d'écoute accordée aux délégués de classe par exemple à propos d'un problème pédagogique), la réponse des "autorités" ne s'est pas fait attendre: irruption dans le débat qui pourtant avait tant peiné à démarrer du représentant de l'établissement : "Stop! vous n'êtes pas là pour parler de ça!"
En gros, le discours de certains adultes face aux jeunes se résume à une caricature d'expression démocratique: " Exprimez-vous... mais pas sur les sujets qui fâchent!"
Ecrivain politique jeunes from ML Actu on Vimeo.
Le soir même, le débat a continué avec des adultes et des jeunes à la Librairie Actes Sud du passage Méjean. Là aussi, l'occasion de constater qu'on se trouve toujours confronté à l'ultime tabou qu'est la politique dès lors qu'on entend s'adresser aux jeunes sur ce sujet.
François Otto, Patrice Favaro, Philippe Godard (photos F. Malaval)