Liseuses... marché de dupes!
Jon Meacham éditeur chez Random House et à Newsweek : "Nous pensons que la nature du livre est en train de changer. La ligne de séparation entre les articles et les livres devient toujours plus ténue."
L'objectif du marché est de capter "l'argent dépensé pour l'achat de livres" et de le faire glisser sous-couvert d'avance technologique vers d'autres secteurs beaucoup plus lucratifs. Le "numérique du livre "brouille les pistes à cette fin. Ce n'est pas tant la numérisation d'ouvrages papier qui est en jeu, que la recherche, pour bien des acteurs économiques, de nouveaux supports permettant un effet de vase communicant vers des produits à très haute capacité de marges bénéficiaires. Ce que le livre papier ne parvient plus à réaliser, qu'on compare les taux de marge nette d'un éditeur papier (environ 2%) à celui par exemple des opérateurs téléphoniques (autour de 45%!) et l'on comprendra tout l'intérêt de la stratégie en cours.
Ces "prétendues nouvelles technologies": tablettes, liseuses, et autres pads ne sont en fait rien d autres que des ordinateurs basiques démunis de clavier réels et totalement dépendants d'un serveur distant qui gère les applications utilisées et les flux de chargement. Le marché du numérique nous avait habitué au consommateur captif... voilà venue désormais l'ére du consommateur esclave .
Le fait que des auteurs comme François Bon ou Marie Desplechin (écrivant des nouvelles pour Smartphone) se soient fait les chantres de cette "involution numérique" ne change rien à l'affaire... Il y a toujours eu des gens qui, pour se distinguer, n'ont pas hésité à scier la branche même sur laquelle ils se trouvaient assis.
